Se souvenir, imaginer, créer
Posté par imsat le 27 octobre 2009
Comment se souvenir pour se mettre en capacité de réinventer (recréer) ce qui n’est plus ?
La mémoire trie les images mais l’émergence de tel ou tel souvenir reste aussi tributaire de la volonté de se rappeler; la volonté couplée à la mémoire, donc au recul, permet de faire « revivre » l’essentiel.
Peut-être le présent conduit-il par moments à regarder derrière soi et facilite t-il l’introspection.
En tout cas, cette marche à reculons s’impose d’elle même dans certaines circonstances, en particulier quand le présent se révèle être une voie sans issue.
La notion de voie recouvre la projection de ce qui est, c’est-à-dire les perspectives.
Les perspectives algériennes sont-elles fiables (viables) ? Et peut-on les appréhender en termes d’espérance, de valeurs, de convivialité sociale, de progrès culturel, de conscience collective ?
Pour l’heure, très peu de choses incitent à l’optimisme.
Face à cette incertitude, reste le passé; lui au moins est visible et on en connait bien des pans; en parler ouvertement, c’est notamment s’interroger sur la manière de le thématiser compte tenu de l’histoire.
Et c’est parce que l’histoire en question a débouché sur une impasse qu’il faut s’accrocher aux images les plus saillantes du passé; c’est une exigence à laquelle il convient de satisfaire pour pouvoir vivre ou survivre, selon l’optique considérée.
« La vie n’est pas ce que l’on a vécu, mais ce dont on se souvient et comment on s’en souvient » (Gabriel Garcia Marquez).
Cet aphorisme résume parfaitement ce que je veux dire du souvenir, de sa puissance, de sa profitabilité, de son rapport au réel, à la vie.
Lamine Bey Chikhi
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