Une inconnue, un matin pluvieux
Posté par imsat le 11 novembre 2009
Croisée ce matin. Il pleuvait. Elle paraissait mélancolique, le regard évasif évitant avec tact le sien lui-même à peine esquissé. Il s’est d’abord dit qu’il finirait par ne plus parler d’elle. Ensuite, il s’est demandé s’il allait pouvoir maintenir intacte la place qu’elle avait dans ses pensées. La veille, il était tiraillé entre le désir de continuer à s’en « servir » comme un peintre de son modèle et l’envie de lui parler, de provoquer la rencontre et de prendre ainsi le risque de tout casser, tout rompre, tout gâcher.
La perspective de tout laisser tomber, elle, les textes en cours et tout ce qu’il s’est fabriqué à propos de certains souvenirs, sans but précis, lui a traversé l’esprit, provoquant en lui une sensation désagréable. Quelques secondes durant, il a eu l’impression d’être déconnecté de tout, sans espoir, sans stratégie et déprimé à l’idée de ne plus vouloir penser au passé ni surtout d’en relater les moments intenses.
Il restait sûr d’une chose: elle et sa ville-référence étaient devenues indissociables dans sa tête.
Silencieuse, discrète dans l’élégance, insondable, zen…
Elle continuera probablement de l’inspirer, mais pour combien de temps encore ?
Lamine Bey Chikhi
Bonjour Lamine,
J’ai trouvé votre blog et vos écrits sur un autre blog : http://convergencesplurielles.blogspot.com en vous lisant j’ai la sensation de vivre des moments qui ont les miens. Mais ce n’est pas le cas. Votre pays n’est pas le mien, votre ville natale n’est pas la mienne, mais quelque part »vos souvenirs ou ce retour en mémoire » est le mien et peut être celui d’un grand nombre de ceux qui s’intéressent à l’écrit venu de loin. Un bon trait d’union. Continuez à écrire est un acte qui se partage.
Francine Garcin