Jours de fête
Posté par imsat le 14 mars 2010
Nombre de mes souvenirs retentissants sont liés à des jours de chaleur, aux moments chatoyants de certaines saisons. Je ne songe pas exclusivement au printemps ou à l’été, bien que les images visées s’y concentrent, mais à des périodes intercalaires, porteuses d’espérances par quelques-uns de leurs signes. Ainsi, en plein hiver, des éclaircies ont pu s’insérer dans ce que ma mémoire a enregistré de façon indélébile.
Toutes les saisons donnent à méditer sur le bonheur, sur ce qui pourrait le sublimer ou, au contraire, le relativiser, mais jamais uniformément.
Cela dit, il m’arrive de trouver insensé (suis-je dans l’exagération en le soutenant ?) que le temps de la fête puisse être maussade, couvert, gris. Les jours de fête devraient être programmés de telle sorte qu’ils tombent entre mai et juillet !
Quand, dans cette optique, je pense à l’hiver, c’est inévitablement un certain Aid El Fitr qui émerge, celui, pluvieux, de l’année 1966; j’étais irrité parce qu’il faisait un temps épouvantable, ce qui m’avait dissuadé de sortir et de montrer mes habits neufs. J’étais adolescent mais j’avais conservé de l’enfance quelque envie de paraître, au moins les jours de fête.
Le lendemain, ma frustration s’était estompée mais l’atmosphère n’avait pas vraiment changé, elle était restée glaciale en dépit de l’apparition de quelques rayons de soleil. Ce fut un Aid presque totalement gâché.
Je dis « presque » parce que, la veille, quelques minutes à peine après leur cuisson chez le boulanger du quartier, j’avais été le premier à goûter aux délicieux makrouds et baklawa de MA.
Lamine Bey Chikhi
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