Ecole Jules Ferry (1961-1962)
Posté par imsat le 17 mars 2010
Qu’elle soit ponctuelle ou systématique, qu’elle résulte d’un effort de volonté ou qu’elle soit spontanée, l’évocation de l’enfance ne renvoie pas seulement à des images gaies, joyeuses. Elle s’adosse aussi à des moments plus ou moins désagréables.
En le disant, je pense notamment aux coups que le directeur de l’école, monsieur Arouas, m’a donnés sur les doigts à l’aide d’une règle en fer parce que j’avais importuné, sans raison particulière je le confesse, mon camarade de classe Martin en tapant du pied la chaise sur laquelle il était assis.
J’avais d’abord opposé une résistance quasi héroïque face à cette règle qui me faisait d’autant plus mal que mes mains souffraient déjà terriblement du rigoureux hiver batnéen, avant de céder au 7ème coup et de commencer à verser quelques larmes. Monsieur A n’attendait que cela pour mettre un terme à mon calvaire.
Après quoi, il crut devoir me consoler en me tenant des propos quelque peu équivoques sur le courage des kabyles ( ???) et subséquemment sur le mien.
Il prit peur; enfin, c’était mon impression; peur que j’en parle autour de moi, à mes parents (il savait que mon père était décédé), à mes oncles ou aux autres Chikhi à l’époque fort nombreux à Batna.
Mais personne dans la famille n’a jamais rien su de la punition disproportionnée qu’il m’avait infligée ni de son appréciation ambiguë et implicitement discriminatoire de la diversité ethnique algérienne.
Lamine Bey Chikhi
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