Signes avant-coureurs
Posté par imsat le 15 avril 2010
Je songe à nouveau aux Demoiselles de Wilko d’Andrzej Wajda. J’aimerais parler de Christine Pascal, l’une des interprètes du film. Il m’arrive de penser à elle, à son destin tragique, aux circonstances dans lesquelles elle mit fin à ses jours en Août 1996. J’ai vu nombre de ses films; j’ai toujours trouvé l’actrice mélancolique, fragile, atypique. Je ne saurais dire pourquoi son souvenir, plus que d’autres évocations comparables, m’incite à m’interroger sur l’incapacité de l’homme à anticiper des événements dommageables, à repérer les signes avant-coureurs de l’irréparable, les traits saillants d’une évolution critique. Le suicide fait précisément partie de ces situations.
Dans le regard de l’actrice, dans sa façon de jouer, dans les rôles qu’on lui attribuait en général, j’ai souvent cru déceler de la détresse, un mal-être, une tristesse, bref un faisceau d’indices censés jeter quelque lumière sur les zones d’ombre de la personne.
Mais comment percevoir opportunément le processus de préparation de l’injustifiable décision de passer de vie à trépas et, finalement d’une certaine manière (en référence au cas de Christine Pascal), déterminer le niveau de correspondance entre les personnages qu’un comédien campe au cinéma et ce qu’il est dans la vraie vie?
Lamine Bey Chikhi
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