Mac-Mahon, 1939
Posté par imsat le 5 juin 2010
Quand elles sont là, dans ma tête, elles me paraissent faciles à mémoriser. Je pense à ces idées claires et dignes d’intérêt qui me viennent fréquemment à l’esprit mais qui disparaissent avant que j’aie le temps de les noter. C’était le cas ce matin. Je crois que cela avait à voir avec mon oncle maternel Mahmoud Boutaleb décédé en 1942 et que je n’ai donc pas connu. En l’évoquant dans un texte précédent, j’avais oublié de souligner qu’il aimait la poésie. Il en a écrit à profusion; c’est ce qu’on a toujours dit en parlant de lui. Où sont ses poèmes et qui les détient ? MA croit que nous les avons pris à notre départ de Batna, mais elle confond un peu les choses. Comment aurions-nous pu les prendre alors qu’ils n’ont jamais été en notre possession ? Peut-être ont-ils tout simplement disparu.
En revanche, je me souviens d’une photo d’identité de mon oncle; elle était dans l’album familial; elle n’y est plus; je me rappelle avoir trouvé à Mahmoud (sur la photo en question) quelque ressemblance avec Joseph Cotten, un peu aussi avec Mel Ferrer. Au reste, je comparais souvent la physionomie de mes proches à celle de telle ou telle star de cinéma. Je le faisais délibérément; c’était pour moi tout à la fois un jeu et une façon de prolonger le spectacle, le rêve. Une manière aussi de contourner la frontière, à mes yeux excessivement étanche, entre le cinéma et la réalité.
Pourquoi Mac-Mahon, 1939 ? Parce que Mahmoud venait d’y être nommé Khodja interprète. C’était son premier poste; il l’avait obtenu après un concours organisé à Alger. Depuis l’Indépendance du pays, la ville s’appelle Ain-Touta.
Lamine Bey Chikhi
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