Une odeur d’internat
Posté par imsat le 10 juin 2010
Le ciel, certains printemps. Des atmosphères, des couleurs; une cravate bleu azur, un blazer gris clair, une chemise blanche; l’été ou peut-être aussi des soirées d’hiver; les retours de Ferid de Constantine, les week-ends, l’élégance des pulls qu’il portait;cela me faisait un peu oublier qu’il s’ennuyait là où il se trouvait et que c’était assez compliqué pour lui; il apportait comme une odeur d’internat, de grand lycée (le lycée Rédha Houhou ex lycée d’Aumale en était un); cette odeur, je la percevais de façon paradoxale, comme une odeur de nostalgie, d’absence; si je devais m’exprimer autrement à ce sujet, je dirais : « c’était bien et pas bien en même temps ».
En Août 1962, on avait parlé de m’inscrire comme interne au collège d’Alzon, à Annaba; c’était une idée de dada Rabah, le mari de ma tante paternelle Zohra (tata Lola); je ne savais pas s’il était sérieux ou s’il plaisantait en le suggérant, mais j’avais aussitôt dit ou plutôt crié : » Impossible ! Jamais ! » d’autant que l’établissement en question devant lequel nous étions passés alors qu’il faisait déjà nuit, m’avait paru lugubre.
A propos de pulls, je songe à ceux que nous portions dans les années 1960. Pour moi, le chic passait par les pulls; des pulls unis, marrons ou beiges, pas à carreaux ni à rayures. Je pense en particulier à ceux que MA nous tricotait et dont nous suivions patiemment la finition. Chacun avait le sien. Ces pulls me renvoient à la lumière de notre salle de séjour de l’époque; une lumière jaune, chaude; l’hiver me rappelle cette pièce ou MA (ma mère) aimait tricoter.
Lamine Bey Chikhi
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