Bifurcations

Posté par imsat le 10 juillet 2010

J’étais irrité en empruntant le souterrain des facultés. L’endroit est devenu oppressant à cause de la promiscuité qui y règne et des gens qui encombrent le passage en s’arrêtant exagérément devant les boutiques de vêtements contrefaits. Cela m’a conduit à m’interroger (je ne saurais dire pourquoi) sur la diversité ethnique et les questions qu’elle pose. Mon approche à cet égard reste prisonnière de ce que me donne à voir la façon de marcher des gens et que j’ai déjà eu à évoquer ici même. Peut-être ai-je tort de percevoir la société par ce biais; pourtant, ce matin, quelque chose dans ma tête me disait que je pouvais aussi avoir raison pour peu que j’aille au bout de mon raisonnement. Je le pensais d’ailleurs en ressentant comme un enfermement dans ce qui me paraissait constituer une menace d’abord pour mon identité personnelle ensuite pour mon intégrité physique. Je suis passé ainsi imperceptiblement d’une interrogation sur la société et les courants qui la traversent à une réflexion sur l’homonymie et ce que je n’aime pas en elle. En moi-même, j’ai dit merci à mes parents de m’avoir donné trois prénoms.

C’est en me trouvant confronté à une homonymie presque parfaite que j’ai commencé à m’en méfier. L’homonymie, c’est un risque potentiel à plusieurs facettes: risque d’être pris pour un autre, risque de confusion, risque juridique, risque d’assumer provisoirement la rumeur générée par les actes de l’homonyme, risque de voir ce dernier ne pas être conscient du nom qu’il partage avec d’autres…

Un jour (printemps 1993), mon grand cousin maternel Driss Chabou, docteur en pédagogie et ancien vice recteur de l’université d’Alger, voulut savoir si j’étais l’auteur de certains articles tendancieux et excessifs parus dans une gazette au sujet de la situation qui prévalait à ce moment-là dans le pays. 

« Non, ce n’est pas moi » m’empressai-je de lui répondre.

« Cela me rassure et me soulage vraiment » me dit-il avant d’émettre un jugement implacable sur les papiers en question. Pour le tranquilliser davantage, je crus utile de lui préciser que mes chroniques ne portaient de toute manière que sur l’économie, que je m’efforçais toujours de rester pondéré et objectif dans mes commentaires et que je les signais en faisant précéder mon nom de deux de mes prénoms pour éviter tout amalgame.

Ainsi donc, porter plusieurs prénoms ce n’est jamais superflu. Je m’en suis rendu compte dès l’instant où j’ai su que l’homonymie pouvait fausser bien des choses. Avoir  un prénom de plus, c’est comme disposer d’un joker que l’on peut sortir en cas de nécessité. Merci à mes chers parents d’y avoir pensé.

Lamine Bey Chikhi                                                                                      

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