Us et coutumes

Posté par imsat le 7 août 2010

Dans les années 1930, mon oncle maternel, Mahmoud Boutaleb, était interne au lycée Luciani de Philippeville. Il passait ses week-ends à la maison. Mon grand-père maternel qui résidait alors à Colbert, aujourd’hui Ain Oulmane, où il exerçait comme cadi (juge de droit musulman), demandait toujours que le déjeuner et le dîner fussent servis à table, dans le salon, et non sur la meïda. Pour lui, Mahmoud, sur la réussite scolaire duquel il avait énormément misé, devait être traité comme il l’était au lycée; il ne fallait donc pas rompre avec le rituel auquel il s’était habitué.

A ma mère qui me rapportait cela, j’ai dit que si mon grand-père tenait à considérer Mahmoud un peu comme un invité de marque, c’était probablement  pour montrer que l’on pouvait, dans le milieu qui était le sien, s’adapter aisément aux circonstances et passer sans encombre par exemple de la meïda (petite table basse) à la grande table, de la tradition à la modernité et vice versa.

Je crois qu’il y avait chez lui le souci à la fois de conférer un cachet spécial aux visites hebdomadaires de Mahmoud et d’en profiter pour déployer, parce que cela lui plaisait, les passerelles reliant la modernité incarnée en l’espèce par le lycée, lieu d’acquisition  de la connaissance, du savoir, à celle dont on pouvait faire montre à la maison, à travers les bonnes manières, la façon de servir et de converser à table, sans perdre une once de ses us et coutumes.

Lamine Bey Chikhi

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