Un optimisme de volonté
Posté par imsat le 20 octobre 2010
J’ai toujours essayé de relativiser les choses dans mes conversations avec ma mère, en particulier celles relatives à la santé de l’être humain. Mais j’avoue que cette façon de faire procédait plus d’un volontarisme devenu nécessaire, compte tenu des circonstances, que d’une démarche spontanée de ma part. Je lui parlais tantôt de la longévité de Michelle Morgan tantôt de celle (avant sa disparition) d’Henri Salvador et de bien d’autres personnalités. Je lui ai même cité le cas de cette dame de 100 ans qui venait d’écrire un livre pour raconter non pas ses souvenirs mais son actualité, son quotidien.
Il m’arrivait de mentir sur l’âge des gens que j’évoquais avec elle en ajoutant systématiquement 2 ou 3 ans. Elle acquiesçait de la tête mais son adhésion à ce qui sous-tendait mon propos n’était pas toujours acquise. Elle me disait : « oui, mais là où ils vivent, ce n’est pas la même chose, les conditions ne sont pas les mêmes, l’environnement est différent, ce n’est pas comme ici ».
Je dois également dire que si je m’appuyais périodiquement sur les exemples de personnes âgées vivant correctement leur condition, c’était pour faire diversion, je veux dire pour lui permettre d’entrevoir les belles années qu’elle avait encore devant elle. Lorsque je sentais que les arguments que je puisais de ces cas ne prenaient plus, je les relayais aussitôt en parlant de perspectives, de projets susceptibles de l’intéresser, donc de l’impliquer. Je m’arrangeais pour les lui présenter dans des optiques étalées dans le temps, autrement dit déclinées à court, moyen et long terme. Elle n’y était pas indifférente, ce qui m’encourageait à persévérer sur cette voie. Et plus elle s’intéressait aux projets en question et plus je parvenais à mettre entre parenthèses, pour quelque temps, ses multiples fragilités, ses inquiétudes, ses angoisses. Je le faisais chaque jour. Il me fallait contrebalancer tout ce qui risquait de la décourager ou de la maintenir dans ce qu’elle appelait de manière récurrente la fatigue de l’âge.
Lamine Bey Chikhi
Il faut toujours être optimiste!
Si tu veux, passe sur mon blog et si tu as le temps, clique sur les pubs. http://lactuparetudiant.unblog.fr/