Lettres d’autrefois

Posté par imsat le 21 novembre 2010

Rima m’a dit que Mà était bénie des dieux du fait qu’elle a pu nous transmettre des valeurs inestimables, qu’elle est restée lucide jusqu’au bout, qu’elle a bien vécu, qu’elle est partie dans la sérénité. Dans sa lettre, Rima m’a écrit bien d’autres choses réconfortantes en référence à la foi, à l’espérance, à la confiance dans la vie.

Je n’ai pas reçu de correspondance aussi touchante depuis la fin des années 1960, hormis bien sûr celles de mon oncle Mahieddine.  A l’époque, nombre de circonstances nous incitaient à prendre la plume, par devoir ou par exigence morale : naturellement, la maladie ou la disparition d’un proche mais aussi un différend, un malentendu. En réalité, nous étions fréquemment enclins à écrire juste pour nous raconter, demander des nouvelles, en donner, nous confier, solliciter un avis…

Je relis toujours avec intérêt les lettres d’autrefois. Celle adressée à Mà par tante L en Avril 1961 est restée mémorable pour moi et sans doute aussi pour ceux de mes proches qui en avaient pris connaisance.

A la maison, on parlait de ce courrier de 9 ou 10 feuillets foisonnant de détails et écrits dans un style naïf et imagé, comme d’un journal.  Ma tante paternelle y évoquait sa vie de tous les jours, faisant des confidences, racontant ses rêves, relatant ses contraintes, celles liées à l’entretien de la maison, à l’éducation de ses enfants, avant de questionner Mà sur son quotidien, son état de santé;  elle lui demandait aussi comment elle s’en sortait depuis le décès de mon père deux mois auparavant, exprimant l’admiration qu’elle avait pour le courage dont Mà faisait preuve dans l’adversité, insistant pour que nous acceptions d’aller passer l’été chez elle, dans sa villa de Saint-Cloud à Bône, pour nous changer les idées.

Mà a t’elle répondu à tante L ? Je ne me rappelle pas le lui avoir demandé. Certes, nous en avons parlé quelquefois mais c’était surtout pour nous remémorer nos belles années batnéennes, le plaisir que nous éprouvions à écrire des lettres, les occasions que nous saisissions ou que nous pouvions créer pour le faire.

Connaissant l’importance que Mà attachait à la bienséance et au savoir-vivre en général, je peux au moins présumer qu’elle a assuré une réponse à la fameuse lettre, soit en la rédigeant elle-même (elle en était parfaitement capable) soit en la dictant à B. Je ne crois donc pas qu’elle ait laissé un tel courrier sans suite d’autant que ses relations avec tante L étaient respectueuses, sincères et très complices.

Lamine Bey Chikhi

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