Rien n’est immuable
Posté par imsat le 6 décembre 2010
J’ai essayé de lui parler de la piscine et des salles de cinéma que je fréquentais dans les années 1960, un peu comme je le faisais avec MA. Elle m’a demandé si elles existaient toujours; je lui ai dit que je n’en savais rien. En lui répondant ainsi, je pensais à la piscine et aux cinémas de l’époque pas à ce qu’ils seraient devenus depuis.
Je me suis d’ailleurs aperçu que lorsqu’on me questionnait sur le sort réservé à tel ou tel endroit de mon enfance, je zappais ou je ne disais rien. Ma réticence à cet égard est liée aux préjugés que j’ai dû nourrir à propos de la vision et de l’action de l’homme sur tout ce qui touche à l’histoire. Je n’ai jamais manqué de tirer les conclusions les plus tranchées de ce que j’ai pu entendre ici ou là sur les transformations qui ont pu affecter des lieux d’autrefois. De même, je n’ai jamais tenu à en savoir davantage, anticipant avec une certitude quasi absolue ce qu’on allait me dire et qui devait tourner autour de l’idée selon laquelle rien ne pouvait demeurer immuable.
J’ai toujours estimé qu’on devait préserver ou réhabiliter ce qui pouvait l’être. Et la plupart des endroits auxquels je songe entrent dans cette catégorie.
La mutation qui passe par la démolition m’a toujours exaspéré. C’est cette rupture radicale souvent stupidement motivée qui m’amène à m’intéresser plus à ce qui est resté figé dans ma tête et qui a trait au passé qu’à ce qui a dû être rasé ou dénaturé pour des considérations que je n’ai même pas envie d’énoncer ici.
Lamine Bey Chikhi
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