Le temps d’en parler
Posté par imsat le 9 décembre 2010
En évoquant fréquemment avec elle certaines perspectives, je croyais pouvoir contribuer un peu à sa longévité. L’idée était là, sous-jacente aussi à tout ce que je tentais de faire. J’agissais sur ce qui me paraissait lui faire du bien sur le plan psychologique.
Par moments, j’étais pleinement convaincu de parvenir à des progrès notables sur ce registre. Certains signes venaient corroborer mon sentiment : sa réceptivité à l’égard de ce que je lui racontais, les questions qu’elle me posait sur ce que j’allais écrire, sur les gens que je croisais, sa volonté de continuer à se tenir au courant, à s’informer, son intérêt pour les multiples projets dont je peaufinais les lignes au jour le jour…
Ce que je dis ici reste partiel, insuffisant et purement indicatif.
Il n’est pas facile de parler d’autrui à la perfection. Le risque du propos réducteur voire expéditif pèse sur chacun de nous. Il me semble que là où il convient de s’appesantir, la tentation d’aller à l’essentiel, à ce que l’on croit essentiel est omniprésente; on est persuadé en plus que c’est cela qui compte.
Prendre le temps de parler de l’être cher, de penser à lui, c’est mettre en exergue certaines émotions, des détails, certains moments. Il ne s’agit pas de le sacraliser mais d’en parler de la façon la plus nuancée possible, avec délicatesse et pondération, non pas en passant en revue son existence à la va-vite mais en s’arrêtant sur des tranches de sa vie, un rituel, des réactions, quelques paroles mémorables, des images, une ou deux maximes, un regard, une histoire, des rêves, une manière de s’habiller, de marcher, de rire…
Lamine Bey Chikhi
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