Tectonique de la nostalgie
Posté par imsat le 2 janvier 2011
Pour l’heure, évoquer autre chose que des souvenirs me paraît difficile, en tout cas peu motivant, sauf à faire preuve d’un vrai volontarisme. Il m’arrive de penser que si ma mère était encore de ce monde, je pourrais non pas construire une fiction, ce qui passe par un travail d’orfèvre, mais approfondir plutôt ce que je crois avoir largement engagé, à savoir une micro histoire de mes proches, à travers ce que m’ont inspiré des fragments de leur passé.
Au fond et abstraction faite de l’effort multiforme et sans doute aussi froid et rationnel qu’une fiction requiert, je n’ai pas très envie d’inventer des personnages. Pourquoi au surplus en fabriquer alors que tous ceux à qui je pense ont existé ? Je n’ai pas envie non plus de structurer quoi que ce soit.
Je n’ai d’ailleurs pas eu besoin d’ordonner les souvenirs relatés depuis un peu plus d’une année même si, en apparence, la relative chronologie de leur présentation de départ pourrait suggérer le contraire; ils ont surgi de ma mémoire au jour le jour, en fonction du temps qu’il faisait, de mes humeurs ou, plus globalement, de ce que j’appellerais la tectonique de la nostalgie. Je n’ai rien provoqué ni rien arrangé dans ces évocations; tout venait parce que le coeur le commandait; le coeur c’est-à-dire le sentiment, peut-être même la passion pour l’époque considérée, pour ses gens…
En même temps, l’essentiel de ce que j’ai exprimé à ce jour n’a pu couler de source que parce que ma mère était avec moi. Je voulais qu’elle ait la primeur de chaque souvenir restitué. Et pour moi, chaque image équivalait à un instant de bonheur. En fait, je souhaitais par ce biais faire « revivre » à ma mère des émotions d’autrefois sachant pertinemment que j’en tirerais pour ma part le même ravissement.
Enfin, je crois que la vérité dans l’écriture consiste à dire ce que l’on ressent. Pour le moment, ce que je ressens concerne ma mère. C’est un mélange de vide, d’images récentes, de méditation tranquille et, allais-je ajouter, d’enseignements; mais parler d’enseignements en l’occurrence n’a de sens que par rapport à elle, je veux dire par là que la personne disparue est irremplaçable et que même si sa disparition induit des leçons, une réflexion philosophique, celles-ci ne sont pas transposables à quelqu’un d’autre; l’être cher n’est plus mais il reste unique.
Je n’exerce évidemment aucun monopole sur ce qui renvoie à ma mère. Pourtant (ce qui ne va pas à contre-courant de cette affirmation), je revendique une spécificité dans le sentiment que j’éprouve pour elle; il y a des différences d’appréciation, des nuances par rapport aux autres; il n’y a rien à gommer ou à niveler.
A chacun sa manière d’exprimer ce qu’il ressent, à chacun sa nostalgie. La mienne, aujourd’hui, a une saveur différente. Ouvre t-elle des horizons nouveaux ? Je ne sais. Ce qui est sûr, c’est que c’est une autre nostalgie.
Lamine Bey Chikhi
PS : Bonne année 2011 à tous !
Bonjour Lamine
J’espère que tu vas mieux.Je lis souvent ce que tu écris, je trouve que c’est très émouvant et comme d’habitude très nostalgique. J’ai vu la photo de ta Maman sur le blog de férid. Elle paraîssait très élégante,je trouve que Férid lui ressemblait.Le texte qui a le plus attiré mon attention est: « J’ai peur de l’oublier ». Non, je suis sûre que tu ne l’oublieras pas car tu « entretiens » bien le souvenir et j’imagine que tu lui parles souvent. C’est bien, ainsi…..
Voilà, Lamine je terminerai mon mot en te souhaitant tout de même une bonne année et quelle te soit sereine.
Mes proches se joignent à moi
Bien à toi
Mady
Salut Mady,
Merci pour ce que tu dis à propos de ma mère. Merci aussi pour tes voeux. Bonne année également à toi et à tes proches. Je vous souhaite plein de choses positives.
Bonne santé et à la prochaine.
Lamine
Bonjour Lamine,
Reçois tous mes voeux, que la nouvelle année te soit sereine et remplie d’Inspiration.
Cordialement.
NC
Bonjour Nadira,
Bonne année à toi aussi. J’espère que 2011 sera une année excellente à tous points de vue.
Bye bye
Lamine