Parler d’elle autrement
Posté par imsat le 12 février 2011
Envie, besoin de parler encore d’elle ou plutôt d’écrire à son sujet. Ecrire et non pas tellement parler parce que la nuance, la précision, la pondération, le temps d’expliquer, d’argumenter, celui aussi de pouvoir revenir sans difficulté sur telle ou telle considération, tout cela n’est vraiment possible et intéressant que par le truchement de l’écriture.
Parler, c’est toujours tenter d’échanger avec l’autre, on n’est pas seul; dans ce cas, la liberté de penser, de formuler son propos comme on le voudrait n’est pas absolue; il faut sinon partager avec l’autre du moins tenir compte, d’une manière ou d’une autre, de ce qu’il dit, et cela change complètement la donne, ne permet pas d’exprimer le fond de sa pensée ni, le cas échéant, de dire que personne ne comprend rien à ce qui se passe et qu’il vaut mieux passer son chemin. C’est également complexe parce que ce dont il s’agit ne concerne pas que l’individu en tant que tel; le contexte met en évidence le rapport de l’homme à l’histoire, au temps qui passe, à l’impact du présent sur la vision que l’on a de l’histoire.
De ce point de vue, peut on, par exemple, tirer profit de l’histoire avec un grand H si l’on tourne le dos à la petite histoire, celle de telle ou telle personne, et par extension celle de telle ou telle famille ?
Comment peut-on rester rivé en permanence sur le présent et/ou sur des « échéances » futures sans se demander en quoi cette fixation est viable, satisfaisante ou pertinente ?
Comment ne pas s’interroger, regarder un peu derrière soi alors que le passé est sûr, en tout cas caractérisé par une certaine traçabilité donc une lisibilité parce que plus ou moins connu, formalisé et que le futur demeure incertain, invisible en dépit des progrès de plus en plus fulgurants de la science et des technologies ?
Ce questionnement n’est pas nouveau pour moi; j’essaie de l’actualiser après chaque disparition qui affecte la famille globalement considérée (au-delà donc de ceux qui me sont très proches) mais je me rends compte qu’il est plus aisé, plus instructif aussi de le poser par écrit que d’en parler de vive voix.
Lamine Bey Chikhi
Laisser un commentaire