J’aime toutes ses photos

Posté par imsat le 25 juin 2011

« Pourquoi a t-il choisi de publier celle sur laquelle elle semble fatiguée ? » m’a t-elle demandé avant d’ajouter : « Il aurait pu en mettre une autre ». « Ah bon, tu trouves ? » me suis-je contenté de répondre.  Je ne tenais pas à en dire plus car je ne partageais pas son point de vue. Du reste, même si je lui en avais parlé de vive voix, cela n’aurait pas atténué notre divergence. Je le savais. Je ne sais plus à qui j’avais déclaré, deux ou trois jours avant, que la photo en question était excellente (ce qualificatif m’était d’ailleurs venu spontanément à l’esprit), qu’elle correspondait plutôt bien à ce que j’avais écrit sur l’évolution de son état général, qu’elle exprimait la réalité de l’âge relativement avancé qu’elle avait à ce moment-là et qu’elle assumait somme toute correctement. C’était ce que je pensais vraiment. De toute manière, toutes ses photos me plaisent, les vieilles comme les récentes; quand je dis récentes, je songe aux dernières, celles prises une année avant sa disparition. Les anciennes photos attirent évidemment autrement l’attention. Sur celle que j’ai récupérée il y a un semaine chez Yasmine et qui remonte au début des années 1980, elle paraît radieuse et en parfaite santé. C’était l’époque où elle allait encore faire ses courses aux Galeries, rendait régulièrement visite à sa soeur Djamila, préparait chaque Aïd avec enthousiasme et  bonne humeur, nous régalait quotidiennement avec de bons petits plats et toutes sortes de gâteaux. Je me suis promis de faire agrandir et encadrer la photo. Je ne fais pas de différence entre ses photos; je les regarde toutes avec le même intérêt, la même insistance, elles ont toutes des choses à me dire. Les photos de famille sont faites pour être regardées non pas de façon expéditive mais posément, respectueusement. La photo c’est le temps qui se fige. Le temps d’un regard. La méditation relaie le regard, prolonge l’étonnement sur l’étrangeté et les mystères de la vie. Je me détache lentement de cette réflexion pour entamer la lecture de Mémoires de la chair d’Ahlam Mosteghanemi en espérant éprouver le même plaisir que celui que m’a procuré l’adaptation cinématographique du roman.

Lamine Bey Chikhi

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Vous pouvez utiliser ces balises et attributs HTML : <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <strike> <strong>

 

Moi et plein d'autre chose |
ttyl |
soireeentrefilles |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | Les aventures de Maeva Carlino
| sandrinealexandre
| nonogody