Un projet fondateur
Posté par imsat le 28 juin 2011
Je pouvais naturellement rebondir sur son propos en lui demandant par exemple des précisions sur les gens importants auxquels il faisait allusion. Au lieu de cela, j’ai préféré me lancer dans des considérations plus ou moins argumentées sur la contribution multiforme mais discrète de la famille à la révolution, sur le fait que nous n’ayons jamais pensé tirer gloire ou avantage de cette réalité historique et sur la nécessité aujourd’hui pour nous de faire en sorte que cet aspect ne reste pas sous l’éteignoir de ceux qui ont longtemps cru pouvoir monopoliser l’écriture de l’histoire pour d’étroits intérêts personnels et/ou claniques. Je repense à cet échange et aux conditions dans lesquelles nous pourrions le reprendre un jour pour l’étoffer et en faire un levier pour un texte à l’élaboration duquel participeraient ceux des membres de la famille qui le souhaiteraient. Cette idée, nous la partageons Ferid, Anis et moi depuis que nous nous sommes rendu compte de certaines manoeuvres visant sinon à nier l’histoire des Chikhi tout au moins à en réduire au minimum la visibilité sur la toile et sur d’autres médias. Comme j’ai déjà eu à le signaler, Ferid a ouvert sur son blog une page consacrée à la famille. Ce n’est qu’un début mais l’initiative est pertinente. Je saisis cette occasion pour dire que ce qui compte, ce qui est essentiel, c’est de faire accomplir à notre vision de l’histoire familiale les ruptures dont elle a besoin. Dans nos conversations, B a été la première à évoquer l’oeuvre fondatrice des Chikhi à Batna alors que la plupart d’entre nous se contentaient en général d’épiloguer sur la ferme Chikhi comme source d’approvisionnement d’une partie de la population en fruits, légumes et produits laitiers durant plus d’un siècle. Parler de rupture en l’espèce comme le suggère B, c’est sortir des sentiers battus, se donner les moyens intellectuels d’explorer et d’analyser les soubassements et les retombées d’une démarche initialement individuelle et familiale mais qui va peu à peu se déployer pour s’inscrire dans un cadre plus vaste, celui de l’histoire d’une ville qui n’a malheureusement inspiré à ce jour que de rarissimes écrits structurés et honnêtes. Je crois qu’il serait intéressant que les éléments factuels que Ferid pourrait recueillir ici ou là en rapport avec le lancement puis l’expansion des affaires de mon arrière-grand père paternel, Chikhi Ali, à Batna soient thématisés, c’est-à-dire intégrés dans une approche plus globale qui dépasse l’événementiel. Le traitement de cette dimension fondatrice n’est pas réductible à une quantification des actions-réalisations inscrites dans le temps et dans l’espace. Il faut certes dater les différentes étapes de ce processus dont on sait qu’il a débuté avec l’installation de Chikhi Ali à El Madher (à quelques encablures de Batna) au milieu du 19ème siècle et qu’il s’est développé dans Batna intra muros et même au-delà, aux plans économique, commercial et social. Je pense, par conséquent, qu’il y aurait beaucoup à dire sous cet angle mais qu’une réflexion s’impose aussi et surtout sur les aspects fondateurs, pionniers du projet de Chikhi Ali. A cet égard, il ne faut pas craindre de bousculer certaines idées reçues ni de provoquer les télescopages nécessaires avec les grilles de lecture et d’analyse utilisées par ceux qui, pour d’obscures raisons et par des procédés superfétatoires, ont toujours tenté d’occulter la contribution stratégique, fondamentale des Chikhi à l’histoire de Batna. Cette occultation, parce que précisément sujette à caution, justifie a fortiori que nous prenions en charge notre propre histoire. A l’heure d’internet et de la mondialisation des réseaux sociaux, les monopoles médiatiques volent en éclats, la pensée unique est carrément néantisée…Il nous appartient de poser les éléments à même de favoriser l’écriture de notre histoire. J’invite les membres de la famille que le projet intéresse à consulter convergences plurielles.com et à faire part à Ferid de leurs suggestions et de leurs idées. Merci.
Lamine Bey Chikhi
PS: e mail de Ferid : feridchikhi@convergencesplurielles.com
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