Libre cours
Posté par imsat le 16 juillet 2011
Evoquer autre chose que ce que l’on ressent profondément, c’est possible, c’est même facile à condition de le vouloir. Ici, évoquer signifie écrire. Ecrire sur commande ? Je ne l’ai pas fait quand j’étais chroniqueur dans divers quotidiens algériens (de 1988 à 2010), sauf pour commenter à trois reprises et dans une totale liberté les ouvrages d’un ancien ministre des Finances et d’un ex chef de gouvernement. Je ne vois donc pas pourquoi je le ferais aujourd’hui qui plus est pour des sujets personnels.
Mon rêve d’avant-hier : Je frappe à la porte de notre maison de Batna, c’est ma mère qui m’accueille; elle est très heureuse de me voir; je suis ému de la voir aussi rayonnante. Faiza est avec nous; on parle d’un peu de tout, de leur vie à Batna, de la mienne à Alger, de la famille, du travail. Des enfants du quartier sont assis dans la cour de la maison; en me voyant, ils se lèvent et s’apprêtent à quitter les lieux; je leur explique par des mimiques qu’ils peuvent rester mais sans faire de chahut. Je ne me souviens pas de la suite du rêve. Je retiens surtout que j’étais particulièrement heureux d’imaginer que mon arrivée impromptue surprendrait à coup sûr ma mère et lui ferait beaucoup de bien. Ce que j’ai ressenti à ce moment-là n’était pas exceptionnel; j’éprouvais la même sensation à l’époque où je rendais régulièrement visite à ma mère et Anis qui étaient retournés s’installer à Batna en 1982. Je me rappelle être arrivé une fois aux aurores après un voyage de nuit en autocar; c’était le début du printemps; je ne les avais pas prévenus de ma visite; ils étaient étonnés et ravis de me voir; eh bien, c’est ce même ravissement que j’ai perçu sur le visage de ma mère dans mon rêve d’avant-hier et qui était jadis une de mes sources de bonheur.
Soraya aimait pleinement la vie : je me le dis souvent lorsque je pense à elle. C’est cette idée récurrente chez moi qui me pousse à m’interroger sur le sens et la réalité de certaines disparitions. Dire, songer ou sentir que telle ou telle disparition n’est pas réelle ou plutôt qu’elle est difficilement concevable n’a rien d’absurde.
Mon oncle Mahieddine Boutaleb: J’ai trouvé sur internet la lettre qu’il a adressée le 30 mars 2000 à l’association des amis d’Ain Beida au sujet du séjour dans cette ville, de 1918 à 1921, de l’Emir Khaled petit-fils de l’Emir Abdelkader et cousin germain de mon grand-père maternel. J’ai téléphoné à mon oncle il y a quelques jours pour le lui dire. Je savais que ce serait une bonne nouvelle pour lui; il a toujours apprécié que ses écrits servent à quelque chose, soient utiles, ne partent pas en fumée. Il m’a dit se souvenir de la missive en question mais pas dans le détail. Je lui ai promis d’imprimer le document et de le lui faire parvenir. J’en ai parlé aussi à Ferid. Il saura quoi en faire.
Lamine Bey Chikhi
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