Une mère
Posté par imsat le 19 septembre 2011
Un matin de septembre, nul frémissement, nulle vibration
Alentour, nul bruit, nul brouhaha, nul sifflement
Le silence, rien que le silence, et rien autour
Le silence et son écho, et rien alentour
Et moi dormant dans un duvet caressant, l’étreinte ultime de ma mère
Une soie légère passa sur ma joue
Son souffle m’enveloppa tel le voile de ma naissance
Elle m’avait dit que j’étais née coiffée, que ma coiffe nous avait été dérobée par des faiseurs de fortune
Âme généreuse
Tendresse
Elle vint à son dernier instant, un matin de septembre, me rappeler le sens de cette coiffe
Juste avant de rejoindre son éternité
Et j’ai pleuré, pleuré, pleuré
Beïda Chikhi
Paris, septembre 2010
Le 19 septembre 2010, nous quittait à jamais notre chère et regrettée maman, Fatima-Zohra Chikhi née Boutaleb. Ses qualités morales étaient innombrables. Elle était sage, altruiste, compréhensive, conviviale, courageuse. Je pense à elle tous les jours, ainsi qu’à ma chère soeur Soraya.
Lamine
Avant sa disparition, Maman me téléphonait chaque soir vers 20 hrs juste pour dire quelques mots, demander des nouvelles, c’était une espèce de rituel trés agréable, Soraya le faisait également.
Aujourd’hui ce rituel n’est plus…
Chaque vendredi depuis 2001, je l’appelais. Nous passions en revue d’abord la santé des plus âgés et celle de mon oncle Mohieddine ; nous parlions de la conversation téléphonique qu’elle avait presque chaque semaine avec »son amie » la mère de Leila. Puis elle me donnait des dernières nouvelles de toutes celles et de tous ceux qui étaient venu(e)s lui rendre une visite. Elle terminait la discussion par un »Tiens je te passe Lamine ». Aujourd’hui, je parle à Lamine sans pouvoir lui demander de me la passser. Avant hier Anis m’a dit qu’il avait été se recueillir sur sa tombe et sur celle de Soraya. Des moments privilégiés …
Déjà un an que mémé n’est plus là…
je pense tout le temps à elle et à Soussou. D’ailleurs, aujourd’hui, ce sont surtout les souvenirs de ma petite enfance qui me reviennent.
Quand Soussou et Fayçal étaient à Marceau et qu’elle venait me chercher à la crèche. Et quand mémé faisait la tamina ou les croquets après la sieste.
Quelle époque ! toute une atmosphère !
Au fait, tu n’as plus joué de l’accordéon depuis des lustres…
Un autre souvenir perpétué par les habitudes: tous les soirs avant de dormir, je fais un massage des bras à Loïc pour le relaxer. Il adore ça. Et c’est exactement ce que je ressentais lorsque mémé me massait quand j’étais petite. Des pressions légères et douces sur les bras en descendant vers les mains et en finissant par les doigts.
Autre image forte: quand mémé me réveillait avec un flan ou un m’halbi car je n’aimais pas le lait le matin….
Eh bien, tu sais quoi ? lorsqu’il m’arrive de cuisiner un plat de chez nous comme le faisait mémé, je prends tout mon temps pour faire revivre et préserver tous ces souvenirs.
Roxane