Avec le recul du temps

Posté par imsat le 18 février 2012

Il y a des atmosphères, des états d’esprit, des formes d’optimisme, des façons de se comporter qu’on ne peut plus retrouver du fait de certaines absences. En le constatant, je comprends mieux le message récurrent de ceux qui s’efforçaient d’attirer notre attention sur le caractère précieux de tout ce qui concourt à la vie, à sa compréhension, à son appréciation. Je sais bien que chacun appréhende cette dimension comme bon lui semble. C’est une question de liberté. Pourtant, je crois que l’interprétation réductrice prédomine. Faut-il voir dans la recommandation des anciens une invitation à vivre pleinement la vie, à en profiter au maximum? N’est-elle pas aussi (surtout?) une incitation à une approche par la conscience ? En l’espèce, évoquer la conscience ce n’est certainement pas brûler la vie par les deux bouts ni considérer la profitabilité existentielle dans son expression quasi exclusivement matérielle, mercantile, consumériste. Cette remarque est sans doute consensuelle mais elle soulève des divergences sur la démarche que l’on choisit pour parvenir au profit dont il s’agit.

Qu’est ce que vivre à cent à l’heure et à quoi cela sert-il si l’on ne prend pas le temps de jauger les êtres et les choses ? A quoi cela sert-il si, pour ne pas s’autoriser des haltes là où elles sont censées se faire, on se retranche derrière les contraintes contemporaines, le travail, les embouteillages, la mondialisation, l’inflation, la famille, les tentations de toutes sortes que l’on dit ne pas pouvoir maîtriser ?

Si la vie c’est cela, alors tant mieux pour ceux qui s’y retrouvent en fin de compte même s’ils reconnaissent que cela peut parfaitement cohabiter avec une propension aux sautes d’humeur plus ou moins fréquentes, aux états d’âme que les autres sont tenus de supporter de toute façon puisqu’ils sont eux aussi dans la même trajectoire, le même raisonnement.

Existe t-il une alternative à ce « modèle » ? Théoriquement oui, mais elle est individuelle et elle se rapporte au passé, à ce que son évaluation distanciée et critique est susceptible d’apporter comme enseignements, comme plaisirs. Encore faut-il y souscrire et ne pas y voir uniquement un nouvel habillage, une astuce pour faire émerger à nouveau cette nostalgie que l’on a tendance à considérer dans son acception passive, attentiste, mélancolique voire comme une perte de temps, quelque chose de marginal qui ne devrait capter l’attention que très modérément.

Non, il s’agit d’un autre rapport au passé; c’est celui qui permet de trouver des éléments de réponse à des questions que l’on se pose ou à des problèmes pratiques que l’on rencontre. C’est aussi un devoir de mémoire à l’égard de ceux que l’on a aimés et qui ne sont plus parmi nous. C’est une façon de leur exprimer une reconnaissance pour ce qu’ils ont fait. C’est leur dire non seulement que l’on pense toujours à eux mais que rien de ce qu’ils ont réalisé, dit ou laissé n’aura été vain. C’est prendre en charge en les décryptant les inquiétudes, les préoccupations ou encore ce sentiment d’inachevé qu’ils éprouvaient peut-être au moment où ils nous quittaient pour l’autre monde.

Lamine Bey Chikhi

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