En temps opportun
Posté par imsat le 16 août 2012
Aurais-je pu penser plus tôt et plus profondément à ce que j’essaie d’acter aujourd’hui ? Avant, j’en parlais de façon superficielle, banale, détachée. Mais parler, c’est rester à la surface des choses. Ecrire, c’est réfléchir, prendre le temps, se donner la possibilité de s’appesantir sur presque tout parce que tout prend de l’importance, devient ou redevient intéressant. J’aurais aimé prendre toute la mesure du passé auquel je pense, du vivant de certaines personnes. Cela ne s’est pas fait. Pourquoi ? Parce que je crois qu’au-delà des contraintes existentielles qui imposent des priorités et empêchent souvent de regarder derrière soi, il y a cette difficulté à inclure dans le champ de la conscience individuelle des situations, des faits, des événements que seul un regard d’adulte peut capter, interpréter, valoriser, apprécier. Il y a aussi un problème d’inspiration, de motivation qui fait que l’on ne disserte sur ces questions que si l’on en ressent vraiment le besoin ou l’envie. L’inspiration est aussi tributaire du temps qui passe et de la perception qu’il suscite. En fin de compte, il s’agit de se rattraper en donnant aux évocations que l’on a jugées carentielles, anecdotiques, légères, expéditives, toute la profondeur et toute la portée qu’elles méritent sans brûler les étapes et en restant en phase avec l’exigence de nuance.
Lamine Bey Chikhi
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