Alger 19 septembre…
Posté par imsat le 21 septembre 2013
J’aurais aimé écrire quelques mots pour commémorer les 3 ans de la disparition de Mà (ma mère). C’était il y a quelques jours. Ne l’ai-je pas fait parce que je n’étais pas inspiré ou parce que je n’en ai pas eu le temps ? Mais n’est ce-pas la même chose ? Je veux dire : Y a t-il une vraie différence entre l’inspiration et le temps (matériel) ? Je crois que, quand on est inspiré, le temps ne compte pas, n’est pas déterminant. On trouve toujours le temps de faire lorsque la tentation de l’écriture est irrésistible. Mais il y a aussi toujours ce qui précède la formalisation écrite, et cela se passe dans la tête. Je n’ai jamais cessé de penser à Mà et cela transcende l’hommage ponctuel que me suggère le 19 septembre de chaque année, date anniversaire de son décès. Quand je dis hommage ponctuel, je songe à toutes les formes qu’il est susceptible de revêtir (recueillement, prière, pensée, conversation, poème, réflexion…). Ces formes de célébration ne me séduisent pas toutes de la même façon. Celle qui passe par le dialogue, la conversation est tributaire des parties en présence, de leur tempérament, des convergences qui les rapprochent. Mà était mon interlocutrice privilégiée. Quand il nous arrivait d’évoquer des êtres chers disparus, nous prenions le temps de le faire. Dans ce que nous en disions, tout était significatif, consistant, important, intéressant. Parfois, de simples détails qui avaient, pensions-nous, déserté notre mémoire, refaisaient surface, conférant au propos aussi bien qu’à la personne dont nous parlions une dimension particulière. Mà exprimait et développait toujours sa pensée simplement alors que, parce que cela me réjouissait et surtout me permettait de prolonger la discussion avec elle, je finissais par faire prendre à mes idées toutes sortes de bifurcations et autres extrapolations philosophiques ou littéraires. Mà me paraissait en phase avec les nuances que j’introduisais dans ma perception des choses. Mais l’était-elle réellement? En tout cas, elle n’était jamais dans les faux-semblants. Son écoute n’était pas feinte. Ses répliques et ses questions non plus. C’était mon sentiment, c’était ma conviction. « Le plaisir qu’il y a à comprendre certains raisonnements délicats dispose l’esprit en faveur de leurs conclusions » (Paul Valéry).
Lamine Bey Chikhi
Laisser un commentaire