Ce que je pense de Bouteflika -9-

Posté par imsat le 13 janvier 2014

Je l’ai croisé une fois. C’était quelques mois après la « démission » du Président Chadli. Mais peut-être était-ce une autre fois. Ce dont je suis sûr, c’est que cela a eu lieu au restaurant Djenina. En tout cas, c’était juste avant les premiers attentats terroristes. Je dînais en compagnie de Florence B. Bouteflika s’apprêtait à quitter le restaurant. Deux personnes l’accompagnaient. Les trois étaient de très bonne humeur. Bouteflika nous a salués avec déférence. Il était souriant. « Qui est ce charmant monsieur ? » m’a demandé Florence. « Notre ancien ministre des affaires étrangères » lui ai-je répondu tandis que j’étais vivement tenté d’engager la conversation avec lui.

J’aurais aimé lui dire plein de choses.  Il était juste là, devant nous, devant moi, accessible, peut-être lui aussi tenté de dialoguer avec moi, d’échanger quelques mots. J’aurais voulu lui demander s’il envisageait de réinvestir le champ politique, de lui dire qu’il nous manquait beaucoup, qu’il manquait au pays, que ses successeurs, en dépit de leur bonne volonté, n’avaient pas son punch ni sa maîtrise du discours, que la situation commençait à se gâter sérieusement, que l’Algérie n’était plus ce qu’elle avait été quand il était au pouvoir, que l’un de ses remplaçants refusait absolument, dogmatiquement de parler en français lorsqu’il intervenait en Algérie, que des périls inimaginables à l’époque de Boumediene menaçaient désormais notre nation, que, personnellement, je ne m’enthousiasmais plus pour les questions internationales comme je le faisais lorsqu’il dirigeait notre diplomatie…Mais je n’ai pas osé. Nous nous sommes dit « bonsoir » ; il a ajouté: « Bon appétit » et nous lui avons dit: « merci ». Et ce que je n’ai pu lui exprimer, je l’ai dit à Florence qui avait certes entendu parler de lui mais qui ne le connaissait pas vraiment. Elle voulait savoir. Je lui ai alors raconté ce que je savais de son itinéraire et surtout expliqué pourquoi je l’admirais. Elle semblait emballée. Au début, c’était le look de Bouteflika qui l’avait séduite, mais quand elle a su qui il était à travers ce que je lui en avais dit, elle se mit à réfléchir. Elle était silencieuse et songeuse. Je n’avais pourtant pas forcé le trait en évoquant Bouteflika. J’avais un peu insisté sur le fait que ma polarisation autour des années 60-70 était en partie liée autant à la fierté que j’éprouvais lorsqu’on parlait de lui et, à travers lui, de l’Algérie dans les forums internationaux, qu’à la présence dans l’équipe dirigeante de la période en question d’un homme de sa trempe, de son intelligence.

Lamine Bey Chikhi

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