Ce que je pense de Bouteflika -13-

Posté par imsat le 18 janvier 2014

Je me disais : « La réconciliation nationale (en arabe El Moussalaha El Watania) prônée par Bouteflika, ça va être extraordinairement compliqué, laborieux, complexe, sujet à contestation, controversé, peut-être prématuré ou peut-être tardif, improbable, flou, irréalisable… »  J’avais confiance en Bouteflika mais je ne pouvais m’empêcher non pas de douter de lui mais d’être aussi à l’écoute de ce qui se disait dans la société, dans la rue. Le terrorisme, bien que considéré comme « résiduel » continuait de frapper dans divers endroits du territoire national y compris là où l’on s’y attendait le moins. Les stigmates des violences étaient encore visibles, palpables à tous les niveaux. Le conflit avait fait beaucoup de morts, trop de morts, il continuait d’en faire. Les irréductibles, les desperados n’étaient pas que dans les maquis; il y en avait partout et dans les 2 camps. Trop de victimes, trop de morts, trop de haine !

La réconciliation nationale, un compromis historique.  Bouteflika s’est fondé sur cette réalité pour dire au peuple, les yeux dans les yeux: « La tragédie nationale, c’est déjà 200 000 morts et des dégâts matériels et infrastructurels de plus de 20 milliards de dollars, une régression considérable du pays et de la société dans tous les domaines. Faut-il dès lors attendre qu’il y ait 500 000 morts et l’écroulement total de l’Algérie pour que l’on comprenne que cela doit cesser ? ». Je me rappelle très bien cet extrait d’un discours de Bouteflika prononcé peu après son élection. Je l’avais trouvé saisissant de vérité, exalté, indiscutable, convaincant. Vu le contexte du moment, je ne pouvais pas aller plus loin dans mon appréciation du projet de réconciliation nationale. Moi, j’y adhérais intellectuellement parce que je sentais que Bouteflika le porterait pleinement et qu’il jetterait toutes ses forces dans cette bataille pour la paix. Mais je me disais: « Oui mais il faut que les auteurs de massacres collectifs et de crimes contre l’humanité payent pour ce qu’ils ont fait, sinon ce n’est pas possible ! ». Je cogitais, je m’interrogeais mais mes questions me renvoyaient systématiquement aux statistiques macabres liées au conflit, et à la corrélation établie par le Président avec tout le reste. « Si on ne fait pas la réconciliation nationale, on ne pourra ni reconstruire ni bâtir. La réconciliation est incontournable, elle est vitale, c’est la condition préalable absolue à toute tentative de redressement et de développement de notre pays ! » C’est ce que ne cessait de répéter Bouteflika dans ses discours. J’ai fini par m’intéresser à la réconciliation nationale autrement que comme à un slogan, à un leitmotiv politique crédible certes mais imprécis. Je commençais à la conceptualiser, à l’appréhender comme un tout, autrement dit comme à la fois une idée, un discours, une démarche stratégique, un processus global et cohérent, un ensemble d’interdépendances, une initiative courageuse de règlement de la crise, le chemin le plus sûr vers un compromis historique, un consensus impliquant tous les courants, toutes les composantes de la société.

Lamine Bey Chikhi

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