Ce que je pense de Bouteflika -18-
Posté par imsat le 23 janvier 2014
Au lendemain du 11 septembre 2001, un peu partout dans le monde, on a dit : « Plus rien désormais ne sera comme avant ». Bouteflika aussi l’a dit. Mais il ne s’est pas contenté de le formuler de façon sommaire ou étriquée. Il a précisé sa pensée, développé une vraie analyse et surtout recontextualisé la position de l’Algérie dans le système relationnel international. J’aurais pu faire l’impasse sur le 11 septembre et estimer qu’il n’y avait rien à ajouter à ce qui en avait été dit abondamment, parfois même excessivement. Mais l’envie d’évoquer l’événement a été plus forte. Néanmoins, cette évocation a surtout à voir non pas tellement avec le discours de Bouteflika appréhendé comme un discours de plus sur la question, mais avec l’impressionnant background de notre Président.
Il sait de quoi il parle. J’écoutais le Chef de l’Etat et je me disais: « Celui qui parle en ce moment n’est pas n’importe qui; ce n’est pas un dirigeant politique comme les autres; ce n’est pas un bleu dans le domaine diplomatique. Celui qui parle a connu Kissinger, Indira Ghandi, Nasser, Tito, Pompidou, Castro, le général Giap, Michel Jobert, Gromyko, Maurice Couve de Murville et bien d’autres personnalités politiques internationales de premier plan. Celui qui parle connait parfaitement les arcanes de l’ONU, les subtilités du langage diplomatique, les soubassements des relations internationales, les implications de leur restructuration, les stratégies des grandes puissances. Il sait vraiment de quoi il parle ». Voilà pourquoi son propos m’a interpellé de façon particulière. Voilà pourquoi j’ai positionné son décryptage du 11 septembre nettement au-dessus de celui de ses pairs, tous pays confondus. Lorsque Bouteflika dissèque un événement international, il le fait en référence à ce qu’il connait de l’histoire et de la pratique de la gouvernance mondiale. Et cette histoire, il en a été un acteur dynamique, inventif et engagé. Son expérience, ce n’est pas celle d’un simple observateur ou d’un politique « standard »; c’est celle d’un homme avisé et fin connaisseur des relations internationales. En nous faisant partager son point de vue sur le 11 septembre, il n’a pas omis de nous alerter sur l’absolue nécessité pour l’Algérie et pour les algériens de regarder la réalité en face, et notamment de reconsidérer avec humilité et objectivité les prétentions qui étaient les nôtres au niveau régional dans les années 1970.
Lamine Bey Chikhi
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