Ce que je pense de Bouteflika -29-

Posté par imsat le 5 février 2014

Je m’étais promis de ne pas parler de son bilan économique d’abord parce que les réalisations dans ce domaine sont trop nombreuses pour être citées, ensuite parce que ce n’était pas du tout mon objectif en entamant la rédaction de ces textes, enfin parce que je souhaitais m’intéresser beaucoup plus au personnage qu’à ce que l’Algérie a engrangé comme acquis sous sa gouvernance. Je ferais tout de même quelques entorses à ma promesse initiale ne serait-ce que sommairement. Je voulais évoquer une question financière.

Un événement majeur. On a coutume de dire que l’argent est le nerf de la guerre. Eh bien, cela me renvoie à l’une des décisions phare de Bouteflika sur le plan économique: celle du remboursement anticipé de la dette extérieure de notre pays entre 2004 et 2006. C’est une mesure éminemment stratégique qui restera comme un événement majeur dans l’histoire de l’économie algérienne. C’est grâce à ce remboursement que l’Algérie s’est débarrassée du fardeau de la dette et qu’elle a pu retrouver puis consolider son indépendance financière. Pour les déclinistes, c’est-à-dire ceux qui passent leur temps à critiquer le pays et à vouloir mystifier l’opinion publique, la décision de rembourser la dette par anticipation n’avait rien d’extraordinaire dans la mesure où elle n’a été rendue possible que parce que le pays disposait de réserves de change suffisantes. Leur raisonnement est trop simpliste, il occulte le triple caractère stratégique, politique et prospectif de la décision prise par le Président. Il est plus que probable que Abdelatif Benachenhou, alors ministre des finances, ait influencé le Chef de l’Etat dans la prise de décision. Il n’en demeure pas moins que  c’est la décision du politique, sa pertinence et sa portée que l’histoire retiendra. Dire que l’Algérie s’est libérée de ses créanciers et qu’elle a assaini sa situation financière extérieure uniquement parce qu’il y avait de l’argent, c’est faire preuve d’une approche étriquée, réductrice et statique de l’économie. Comme beaucoup de gens, j’ai suivi avec attention les informations relatives à la crise de la dette qui a secoué nombre de pays de la zone euro. Je n’ai pu m’empêcher de songer à ce que l’Algérie avait enduré dans les années 80-90 alors qu’elle croulait sous le poids d’une dette considérable (35 milliards de dollars). Ayant géré activement et à un niveau crucial une partie appréciable de ce stock durant 26 ans, je crois pouvoir affirmer en toute modestie que j’en connais un bout et que je peux en parler en toute connaissance de cause (cf la page Coulisses et stratégies de ce blog). Les 15 ans de stabilité que l’Algérie connait depuis l’année 1999 s’expliquent en partie par le choix opéré par le Président en matière de dette extérieure. De ce point de vue, la rente pétrolière a été utilisée à bon escient. Soutenir le contraire, c’est faire preuve de mauvaise foi et/ou d’incompétence.

Lamine Bey Chikhi

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