Ce que je pense de Bouteflika -30-

Posté par imsat le 6 février 2014

12 décembre 2000. Conférence à Alger pour le règlement du conflit Ethiopie-Erythrée. Je regardais distraitement la télévision qui diffusait en direct les travaux en plénière de cette importante réunion à laquelle participaient les dirigeants des pays concernés mais également ceux des Etats membres de  l’Organisation de l’Unité africaine et des observateurs de l’Union Européenne La Secrétaire d’Etat américaine, Madeleine Albright, était elle aussi présente à la conférence que présidait Bouteflika en sa qualité de Président en exercice de l’OUA. Nous étions en plein mois de ramadhan et à un quart d’heure de la rupture du jeûne. Je me demandais comment les participants musulmans jeûneurs pouvaient tenir le coup alors qu’ils étaient réunis probablement depuis le début de la matinée. Notre Président était égal à lui-même. Je me demandais aussi pourquoi il n’interrompait pas les travaux à la rupture du jeûne puisque cela coïncidait avec l’heure du dîner pour les participants africains et occidentaux non musulmans.

Un succès diplomatique indéniable. Je me disais que je ne pourrais personnellement jamais supporter ce type de réunions ni avoir la patience et l’endurance de tous ces diplomates. Et dire que j’en aurais peut-être fait partie si j’avais réussi au concours (très sélectif) d’accès au poste de secrétaire des affaires étrangères en 1977 puis en 1982. Mes tentatives furent infructueuses  et c’était mieux ainsi. En 1982, mon grand cousin CA qui rentrait d’une capitale asiatique où il venait de passer 4 ans comme consul, m’avait proposé d’intégrer la filière, d’abord comme administrateur, de prendre ainsi le temps de gravir les échelons avant de postuler pour un poste à l’étranger. J’ai préféré décliner la proposition. En réalité, je ne me serais jamais adapté à ce milieu. Au fond, je n’ai jamais aimé le nomadisme, les mutations, les affectations discrétionnaires, les obligations protocolaires,  les réceptions à répétition, leur côté artificiel, certaines formes du discours diplomatique. J’en ai eu la confirmation en observant ce que me donnaient à voir la plupart des participants à la conférence d’Alger du 12 décembre 2000. Et ce que je voyais ce soir là, c’étaient des visages fatigués, parfois des mines défaites, une certaine lassitude, une routine, et, en arrière-plan, tout ou partie des contraintes visées plus haut. Mais j’étais heureux pour notre Président car, peu après la rupture du jeûne, l’accord de paix fut signé entre l’Ethiopie et l’Erythrée. Cet accord est le fruit de son inlassable travail pour rapprocher les protagonistes. C’est un succès diplomatique indéniable, à inscrire à son actif. Madeleine Albright semblait elle aussi ravie autant par la signature de l’accord de paix que (je le supposais en tout cas) par la fin de cette conférence physiquement éprouvante.

Lamine Bey Chikhi

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