Ce que je pense de Bouteflika -33-

Posté par imsat le 10 février 2014

Je pense aux nombreux discours qu’il a prononcés en Algérie et à l’étranger, depuis son accession à la magistrature suprême en 1999. J’en parlais l’autre jour avec B, F et A. Je leur ai dit qu’il était dommage que l’on n’ait jamais songé à les exploiter sur le plan intellectuel alors qu’ils auraient pu inspirer des politologues, des historiens, des économistes. Ce constat est d’ailleurs valable pour certains de ses prédécesseurs. Sur Boumediene, je crois qu’il y a eu 2 livres, celui de Paul Balta ex correspondant du journal Le Monde à Alger, et celui de Khalfa Mammeri intitulé « Citations du Président Boumediene ». Quant à Boutefflika, on a écrit 2 ou 3 ouvrages à son sujet complètement à charge et tendancieux. L’auteur de l’un de ces livres semble même l’avoir écrit pour un lectorat non algérien et pour faire ainsi plaisir à certains milieux politico-médiatiques d’outre méditerranée. C’est d’ailleurs un  habitué de certaines émissions de télé françaises. Mais la carence affecte aussi la presse algérienne qui a rarement fait cas des discours du Président alors qu’ils sont censés  aider au décryptage de nombre de situations intéressant la vie de la nation. Je m’interroge sur les raisons de cette désaffection pour les allocutions du Chef de l’Etat et sur l’absence de livres ou de travaux universitaires traitant soit de sa personnalité soit de son action à la tête de l’Algérie depuis 15 ans et plus globalement sur son long et riche parcours politique depuis l’indépendance du pays.

Même quand il ne dit rien, il parle. Nous sommes d’accord, B,  F,  A et moi pour dire que l’occultation précitée renvoie aux valeurs, à la culture, à l’éthique. La question est très complexe, sensible. En tout cas, j’ai rarement vu des commentaires de presse construits autour d’une citation ou d’un extrait de discours du Président. Cela vaut pour la presse publique comme pour les journaux privés. Pourtant, rien n’est anodin ni banal dans le discours d’un homme d’Etat, a fortiori lorsque ce dirigeant préside aux destinées d’un pays pas du tout facile à gérer. Pourtant, il y aurait beaucoup à dire d’un Président à partir de ce qu’il déclare et qu’il réalise ou qu’il ne réalise pas sur le terrain. Pourtant, il n’est jamais inintéressant de tenter de cerner les intentions réelles, les arrière-pensées que révèle ou ne révèle pas un discours. Et puis surtout, les propos d’un Président ne sont jamais ceux d’un homme ordinaire, d’un simple citoyen. J’avoue qu’en parlant de la sorte, je pense spécialement, exclusivement  à Bouteflika, à sa singularité. Enfin, il y a les silences du Président. Ce sont des silences qui prennent une dimension particulière précisément parce qu’ils viennent s’intercaler opportunément entre plusieurs discours. Avec lui, il y a le mouvement et la pause.  Même quand il ne dit rien, il parle. A t-il tout dit ?  Je crois que sa capacité de dialectisation peut encore surprendre ou du moins servir.

Lamine Bey Chikhi

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