Ce que je pense de Bouteflika -43-

Posté par imsat le 1 mars 2014

Suis-je sincère dans ce que je dis de lui ? Ne serais-je pas en train de me raconter des histoires à dormir debout, de me faire tout un cinéma à son sujet ? Prétendre l’aimer comme je le fais, ne serait-ce pas aimer un certain conservatisme, une certaine nostalgie, le relatif confort ou plutôt le bonheur de retrouver les choses là où on les avait laissées ? Je ne répondrai pas à ces questions ni à celles qui leur seraient liées, de façon directe, linéaire. Je le ferai autrement. Quelques-unes de ces réponses se trouvent dans des réflexions précédentes. J’aime bien fragmenter les choses. J’aime bien aussi saisir, capter des formules, des idées, les mémoriser sur le champ avant de les traiter le moment venu. Conversation téléphonique hier avec B. Selon elle, Bouteflika est en train de réinventer la fonction présidentielle. Je suis entièrement d’accord avec elle. L’appréciation est intellectuellement très intéressante. Dès qu’ elle m’en a fait part, j’ai immédiatement pensé au hasard et à la nécessité, à leur lien intime. J’expliquerai pourquoi, un autre jour.

Le hasard et la nécessité. Au reste, il y aurait pas mal d’observations à formuler sur l’itinéraire du Président en rapport avec le hasard et la nécessité, leurs connexités. Est-ce essentiel pour la compréhension du personnage, pour les implications d’une telle équation sur l’Algérie ? Je crois en tout cas que c’est utile. C’est justement en songeant aux corrélations dont il s’agit que j’ai dit à B que les questions politiques, en ce qu’elles mettent en scène des personnages, des enjeux de pouvoir (mais pas seulement), des situations extrêmement complexes, n’étaient l’apanage de personne. C’est pourquoi, je pense que ce serait bien que des spécialistes algériens de la littérature s’emparent par exemple des discours de Bouteflika et les dissèquent selon leurs grilles de lecture. Je suis convaincu qu’ils y trouveraient bien des éléments profitables non seulement pour eux en tant qu’universitaires mais aussi pour le plus grand nombre. Je dis « le plus grand nombre » en songeant aux perspectives diverses et variées susceptibles d’être proposées par l’approche littéraire qui dévoile, surprend, invite à des bifurcations toujours nouvelles, permet le cas échéant de fixer les choses, de susciter la polarisation là où elle s’impose, et de faire en sorte que le  thème étudié à travers des textes, des discours prenne la forme et le chemin d’un  récit. Bouteflika, c’est un peu aussi tout cela, autrement dit un récit, une épopée indissociable de l’Algérie et vice versa. Au fond, c’est ainsi que j’ai voulu le voir. C’est autour de cette idée que j’ai souhaité inscrire ma démarche. B qui sait ce que décortiquer un texte signifie, et ce, pour l’avoir étudié, enseigné, pratiqué pendant plus de 40 ans, partage mon point de vue. Elle estime qu’il ne s’agit pas seulement d’informer mais de raconter. L’information est abondante et dans bien des cas, surabondante. Ce qui fait défaut, ce n’est donc pas l’information ou le commentaire à l’état brut. Ce qui est absent, c’est le récit, la structuration de ce que l’on essaie de dire dans l’espace et dans le temps. Ce qui manque, c’est le recul, la distance. Et la vision littéraire apporte le recul, le détachement nécessaire, celui qui permet de jeter sur le personnage concerné une lumière qui le mette à l’abri de tout ce qui risque d’en parasiter et par conséquent d’en dénaturer la compréhension. Il s’agit là d’une ébauche de la thématique à laquelle je songe. Tout cela est donc à peaufiner.

Lamine Bey Chikhi

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Vous pouvez utiliser ces balises et attributs HTML : <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <strike> <strong>

 

Moi et plein d'autre chose |
ttyl |
soireeentrefilles |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | Les aventures de Maeva Carlino
| sandrinealexandre
| nonogody