Ce que je pense de Bouteflika -44-

Posté par imsat le 3 mars 2014

 Il y a encore beaucoup à en dire. C’est inépuisable. Je suis intarissable sur ce que  j’aime. En même temps, en  parlant de lui, je parle de moi. Tout ce que j’essaie d’exprimer ici est personnel. Quand on admire quelqu’un ou du moins quand on s’intéresse à lui, on peut dire pourquoi mais on peut aussi  se contenter de dire : « C’est ainsi, un point c’est tout ! ». En réalité, je me situe dans cette double optique. En le formulant de cette façon, je songe au cinéma. Je suis d’ailleurs souvent tenté par le parallèle avec le cinéma. Commenter méticuleusement un film, le jeu d’un acteur, une mise en scène n’a jamais été ma tasse de thé. J’ai adoré les versions américaine et russe de « Guerre et paix ». Elles m’ont procuré un plaisir immense. Mais je n’ai fait que survoler le roman éponyme de Tolstoï. Dans les deux cas, je pourrais dire pourquoi mais je ne le ferais pas ici. J’aime aussi tous les films interprétés par Lino Ventura. J’ai toujours aimé sa façon de manger; elle me donne envie de manger. Lorsque je pense à lui, c’est cela d’abord que je visualise. Je pourrais en  dire davantage mais pour moi cela suffit. Je pourrais raisonner de la même façon au sujet de Bouteflika. Parler ainsi d’un homme d’Etat, ce n’est pas l’appréhender en termes exclusivement politiques ni sous un angle académique. Faire de l’art pour l’art, écrire pour écrire : je trouve que c’est ce qui compte en premier. Le ravissement, le plaisir, l’étonnement, la fascination pour tel ou tel aspect, se ressentent, se vivent d’abord dans cette liberté élémentaire de pouvoir regarder les êtres et les choses sans devoir nécessairement s’expliquer outre mesure. Peut-on dissocier justement l’oeuvre de son auteur ? Question éminemment littéraire et/ou artistique et abondamment commentée par les spécialistes. Elle est transposable à d’autres domaines. Dans le même ordre d’idées, peut-on évoquer un homme politique, un leader, abstraction faite de son environnement et de ses zones d’ombre ? Je crois y avoir déjà répondu, du moins en partie. La question reste centrale dans les décantations que j’essaie d’opérer dans mes réflexions sur le Président. Le « tri » a également concerné mes propres souvenirs. J’ai délibérément zappé nombre d’images. Je les avais pourtant formalisées par écrit. Je me suis demandé s’il fallait en rendre compte. J’y ai renoncé. Je les avais enregistrées dans un moment de contrariété. Elles ne sont pas à l’avantage du Président. Je me suis censuré. Les moments en question avaient un peu à voir avec certains acteurs politiques que je trouvais détestables, antipathiques.

Un contraste saisissant. Ces gens-là étaient aux antipodes de mon idée de la politique. Ils faussaient complètement l’image du Président. Lui essayait de tout tirer vers le haut tandis que les autres régressaient. Le contraste était aussi là, saisissant, terrible. Il me rapprochait de lui tout en m’éloignant irrémédiablement de sa périphérie (ces remarques restent globalement valables aujourd’hui). Si j’ai dit que j’avais encore à parler de lui, c’est parce que je l’ai longuement observé, regardé, écouté, jaugé. Je l’ai fait constamment, patiemment. De ce point de vue, j’ai été tellement assidu que j’ai fini par me forger une appréciation totalement autonome par rapport à tout ce qui se disait de lui dans les médias, dans la rue. Tout ce qu’on me rapportait ou que je lisais dans la presse me paraissait superficiel, tendancieux ou expéditif. Je ne m’efforçais jamais de contredire mes interlocuteurs. J’aurais prêché dans le désert. Ce que je pensais vraiment, je préférais l’écrire.

Lamine Bey Chikhi

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