Ce que je pense de Bouteflika -48-
Posté par imsat le 12 mars 2014
Comment considérer ce que pensent de lui les médias occidentaux en général ? Je devrais d’ailleurs dire « Les médias français » dans la mesure où leur point de vue influence considérablement celui de leurs confrères européens voire américains. Partialité, simplification, caricature, recours excessif aux clichés, subjectivité, voilà un peu ce qui caractérise l’approche que font les médias en question de Bouteflika et par extension aussi de l’Algérie. On reprend tout ce qui se dit de négatif dans certains journaux algériens, on triture le tout, on le conforte via une grille de lecture spécifiquement occidentale, française en l’occurrence, on enrobe l’essentiel dans un vocabulaire et des formules « appropriés » avant de le servir au lecteur. Je relève une autre constante dans le traitement médiatique des problématiques algériennes. On parle toujours du régime d’Alger, du pouvoir algérien, des généraux algériens, très rarement du système institutionnel algérien, de l’Etat algérien. On adore hypertrophier le rôle et la place de l’armée, particulièrement ceux des services de renseignement dans la gestion du pouvoir, dans la désignation des responsables supérieurs. On ne veut ni reconnaître ni dire qu’il y a en Algérie de vraies institutions, une administration, des normes juridiques, une économie, une gouvernance. Dans les cercles médiatiques français (toujours les mêmes au demeurant), on préfère évoquer la corruption et on le fait comme si elle était spécifique à l’Algérie, comme si elle épargnait les pays de l’Union européenne. On aime bien aussi insister sur la paupérisation de certaines catégories de la population, la crise du logement, le chômage, le mal être des jeunes, les harraga. Pas un seul média n’évoque tout ce que l’Etat a réalisé depuis l’indépendance, dans tous les domaines (santé, éducation, approvisionnement en eau, logement, infrastructures de base, transports, sécurité…) singulièrement depuis le retour de Bouteflika en 1999. On passe sous silence la stabilité retrouvée au prix de très lourds sacrifices, l’indépendance financière, les milliards de dollars mobilisés pour redresser le pays après la décennie noire. On zappe complètement l’effort gigantesque que l’Etat a engagé précisément pour pacifier le pays, condition sine qua non du développement. On préfère donner la parole aux mécontents comme s’il n’y en avait qu’en Algérie. On aime bien ça. On aime également mettre l’accent sur le conservatisme de la société et occulter le côté moderne de l’Algérie, de la jeunesse algérienne. On ne veut surtout pas présenter Bouteflika comme l’homme providentiel, un visionnaire, un stratège, l’artisan de la réconciliation nationale, le rassembleur, le fin connaisseur des relations internationales. On préfère parler des coulisses du pouvoir, du sérail, des « révolutions de palais » comme si sous d’autres cieux, et d’abord en France, tout était politiquement fluide, indiscutable, parfait. On parle de la jeunesse algérienne comme d’une jeunesse sacrifiée mais on ne dit rien des 2 millions d’étudiants qui fréquentent les nombreux instituts universitaires, grandes écoles et centres de recherche (plus d’une centaine) qui fonctionnent dans les 48 wilayas du pays. On ne dit rien non plus du nombre important d’étudiants bénéficiant de bourses de l’Etat algérien pour des études de 3ème cycle à l’étranger (25000 étudiants rien que dans les facultés françaises).
A l’abri des « Printemps arabes » ? Nombre d’éditorialistes français sont encore dans une vision passéiste de l’Algérie. Le blocage est en eux. Ils ne parviennent pas à regarder l’Algérie comme elle est. Ils la perçoivent sous des prismes déformants. Ils trouvent plus « intéressant » de faire parler les détracteurs de Bouteflika, de mettre en évidence des points de vue minoritaires, des protestations plus ou moins sporadiques, des situations marginales. Ils traquent le négatif, c’est leur spécialité quand il s’agit de l’Algérie. Ils sont en quête de tout ce qui serait de nature à étioler la belle Algérie. C’est tout ce qui les intéresse. C’est aussi comme cela qu’ils voient Bouteflika. Ils ne veulent pas voir en lui le fédérateur, l’homme de la concorde, de la réconciliation nationale. On l’a souvent dit de Mandela pour l’Afrique du Sud. Jamais de Bouteflika ! Les mêmes commentateurs sont fréquemment tentés de jeter la lumière sur les contradictions de la société algérienne, jamais sur sa dynamique, ses ambitions, ses rêves, ses tendances lourdes. Je crois que ça les dérangerait vraiment de reconnaître que Bouteflika a su maintenir l’Algérie à l’abri des « Printemps arabes » et de leurs conséquences néfastes tout en sachant (lui, notre Président) que les risques géo politiques régionaux requièrent de la part des algériens une vigilance de tous les instants.
Lamine Bey Chikhi
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