Ce que je pense de Bouteflika -52-

Posté par imsat le 23 mars 2014

Entier, charmeur, franc, directif, tranchant, complexe, stratège, visionnaire, incisif, orateur hors-pair, loyal, urbain (il utilisait volontiers ce mot que j’aime beaucoup), leader, clairvoyant, fin manoeuvrier, austère, exigeant, prospectif, rancunier (un peu ?), colérique (?), sévère, intellectuellement et culturellement ouvert. Il est tout cela; il est plus que cela. Pour Sartre, tout homme n’est jamais qu’une imposture. Mauriac abonde dans le même sens mais précise que l’homme est en effet une imposture s’il n’y a pas en lui plus que l’homme même. C’est pourquoi, je dis que Bouteflika s’est toujours surpassé pour transcender l’ordinaire, pour ne pas s’enfermer dans les limites de son seul statut institutionnel de Président. Il est plus que le premier magistrat du pays. C’est un vrai homme d’Etat mais pas seulement. Il y a en lui plus que l’homme même dans la mesure où c’est l’homme de la réconciliation nationale, celui qui avait promis la paix aux algériens au sortir de dix années de violences infernales, et qui l’a réalisée. Il y a en lui plus que l’homme même parce qu’il a su redonner espoir au peule algérien. Il est plus que l’homme même parce qu’il a autonomisé le pays sur le plan financier et relancé puissamment l’économie nationale. Il y a en lui plus que l’homme même parce qu’il a sorti l’Algérie de l’isolement pour la réinsérer positivement dans le système relationnel international. Ses détracteurs utilisent à son égard des qualificatifs négatifs, incapables qu’ils sont d’en dresser un portait objectif. Ils sont aveuglés par la haine. Ils ne sont pas à sa hauteur. C’est leur affaire. Moi, j’essaie d’être constructif; je le dis souvent pour bien me faire comprendre.  Je le précise aussi pour montrer en quoi on peut tirer profit de l’étude d’un personnage hors du commun, pas toujours facile à cerner et qui, présent ou absent, visible ou invisible, valide ou souffrant, silencieux ou prolixe, reste controversé, atypique, autrement dit toujours extrêmement intéressant.

Aussi complexe et fascinant que Nedjma de Kateb Yacine. Je suis tenté de dire qu’il est aussi complexe, aussi fascinant que l’Algérie. L’Algérie est prise ici un peu comme celle incarnée par Nedjma de Kateb Yacine dont chacun sait que l’oeuvre singulière et  iconoclaste suscite des lectures plurielles. Le rapprochement est-il judicieux ? En tout cas, l’idée m’a traversé l’esprit. Beaucoup ont dit avoir lu Nedjma plus d’une fois sans en avoir saisi le sens, la structure, la portée. Moi aussi, je l’ai lu plusieurs fois. J’ai aimé le lire en juin-juillet. Et cette lecture estivale m’a empli de souvenirs. Je le relis en ce moment; je le redécouvre complètement. C’est formidable ! Y a t’il un lien avec Bouteflika ? Oui sur le thème de la complexité humaine et sur celui de la singularité algérienne. Il y a une autre jonction, et c’est une anecdote qui me permet de la faire. Est-elle véridique ? La question est posée. Mon cousin maternel FA m’a raconté que Bouteflika avait tenté un jour de converser avec Kateb Yacine autour de la question littéraire, de l’écriture. Mais l’échange aurait tourné à l’avantage de  l’écrivain qui aurait notamment dit à son interlocuteur: « La politique, c’est la politique ! La littérature, c’est la littérature. Et à chacun son domaine ! » FA me l’a raconté autrement, de façon triviale; j’ai un peu arrangé les choses. Peut-être a t-il tout simplement inventé cette histoire. Peut-être voulait -il juste enjoliver le statut de K.Yacine, ce qui lui était d’autant plus facile qu’il n’aimait pas beaucoup Bouteflika et que ce qu’il disait était aux antipodes de ce que je pensais. La rencontre imaginaire K.Yacine-Bouteflika, il me l’a racontée dans les années 70. A l’époque Bouteflika était ministre des Affaires étrangères. Nous parlions souvent de lui; de Boumediene aussi. Nous parlions évidemment de Nedjma. Nous étions d’accord sur Nedjma à 100% mais nous divergions totalement au sujet de Bouteflika qui était omniprésent dans nos discussions. Tout ça pour dire que mon évocation soutenue et active de Bouteflika n’est pas née ex nihilo.

Lamine Bey Chikhi

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