Ce que je pense de Bouteflika -53-
Posté par imsat le 25 mars 2014
Il donne le tournis aux commentateurs, en particulier ceux des médias qui passent leur temps à le dénigrer. Il les déroute complètement. Ils croient le connaître mais il n’en est rien. Ce que je dis n’est pas nouveau. Cela a toujours été ainsi depuis son élection à la magistrature suprême en 1999. Moi aussi, je suis un commentateur à ma façon mais Bouteflika ne m’a jamais vraiment dérouté. Pourquoi ? Parce que mon intérêt pour lui au triple plan intellectuel, politique et historique est sérieux, objectif et argumenté. Et puis quand on admire, quand on aime sincèrement, on est patient. Et quand on est patient, on prend le temps d’observer, de découvrir, de comprendre et de s’interroger sereinement. On ne précipite pas les choses, on reste dans la mesure, on s’intéresse aux corrélations, aux vases communicants, aux connexités, aux discours, aux actes. Et tout cela, ce n’est pas rien; tout cela a du poids et mérite une attention particulière. Et c’est bien ce que j’essaie de faire au sujet de Bouteflika. Sa démarche, sa vision, ses idées ne sont saisissables que via une approche apaisée et affranchie des clichés. Quand je dis qu’il prend souvent à contre-pied bien des gens, je pense à des situations précises. Ses détracteurs ont toujours cherché en lui la faille, le talon d’Achille, qu’il parle ou qu’il se taise, qu’il apparaisse à la télévision ou qu’il soit invisible, qu’il prenne des décisions ou qu’il s’en abstienne, qu’il descende dans l’arène ou qu’il.prenne du recul. Ils ne savent pas au fond comment faire avec lui. Je crois qu’ils n’ont jamais su. Peut-être même ne le sauront-ils jamais. Lui, reste imperturbable, impérial. C’est cela qui dérange, contrarie, met mal à l’aise ceux qui ne l’aiment pas. Moi, je n’ai jamais dit que je l’aimais intégralement, sans réserve. J’ai dit ce qui ne me plaisait pas chez lui. Mais j’ai aussi mis en exergue ce qu’il y avait d’extrêmement et de fondamentalement positif en lui et qui faisait facilement oublier le reste, tout le reste. Ceux qui ne l’aiment pas le détestent complètement, presque par principe. Peut-on détester Bouteflika à ce point et rejeter systématiquement tout ce qu’il représente, nier catégoriquement ce qu’il a fait quinze années durant pour redresser l’Algérie à tous les niveaux ? Je relève que, même parmi ceux (et ils étaient majoritaires) qui voyaient en lui l’homme de la situation en 1999, il y en a qui ont fini par rallier le camp de ses adversaires, reniant, toute honte bue, leur position d’antan. On peut s’être trompé mais est-ce une raison pour rejeter tout en bloc, ne plus savoir séparer le bon grain de l’ivraie, ni faire la part des choses, ne pas dominer, transcender ce qui fausse la vision des choses ?
Au-delà du charisme, le génie politique. Quand je parle du Président, c’est d’abord lui qui m’intéresse, son génie, pas son entourage immédiat ni les ministres de ses différents gouvernements. Le génie de Bouteflika, c’est Bouteflika lui-même, pas quelqu’un d’autre. Le génie politique, ce n’est certes pas la perfection mais ça ne court pas les rues. C’est cela qui m’intéresse. Je sais bien que tout est relatif. On le dit souvent. La formule est banale. Justement, c’est parce que tout est relatif que l’on est censé mieux apprécier ce qui rehausse la personne considérée et qui la place nettement, légitimement au-dessus des autres. Et ce n’est pas qu’une affaire de charisme. En tout cas, chez Bouteflika, ce n’est pas du tout réductible au charisme. Au-delà du charisme, il y a l’intelligence, le génie politique.
Lamine Bey Chikhi
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