Ce que je pense de Bouteflika -57-

Posté par imsat le 2 avril 2014

Parler de lui, c’est aussi parler des autres. Aujourd’hui, je pense en particulier à ceux qui se sont retournés contre lui  soit parce qu’il les a limogés soit parce qu’ils n’ont pas obtenu de lui ce qu’ils souhaitaient. J’ai toujours trouvé détestable le revirement des gens en question. J’en ai recensé une bonne vingtaine parmi les personnes publiques concernées. Ces individus ont fini par se montrer haineux, vindicatifs à son égard. J’aurais volontiers abondé dans leur sens si leurs critiques avaient porté uniquement mais objectivement sur sa gouvernance, ce qui n’a jamais été le cas. Ces gens-là continuent d’ailleurs de délirer à son sujet. Ils délirent tellement qu’ils finissent par tout confondre, le système et l’Etat, le pouvoir et le régime, Bouteflika et les clans, etc. Ils s’attaquent au système mais ils évitent soigneusement d’y inclure l’institution militaire. Ils stigmatisent très rarement l’Etat ou les pouvoirs publics en tant que tels, préférant mettre  sur la sellette, le pouvoir ou le système comme si ces deux notions étaient intimement et exclusivement liées à la personne même de Bouteflika et de ses proches, feignant d’ignorer qu’elles recouvrent des réalités diverses et complexes. En vérité, je n’ai pas très envie de m’étendre là-dessus; ça ne présente aucun intérêt particulier.

Il gère parfaitement le silence. Ce qui m’intéresse, c’est le silence du Président face à l’agressivité de ses détracteurs, à leurs violences verbales. Un silence légitimement méprisant. Ce silence qu’il gère parfaitement, est tout à la fois tactique, stratégique, moral, philosophique. Il est bien intégré dans son timing. Il conforte sa stature d’homme d’Etat. Il signifie que lui, Bouteflika, Président de l’Algérie, est au-dessus de la mêlée. Il veut aussi dire à ses détracteurs qu’ils ne sont pas à la hauteur des enjeux liés à la politique, à l’Etat, à la nation. Dans ses discours, il a toujours zappé ces individus. Pour lui, ce qui a toujours compté, ce qui compte, c’est l’Algérie. Il s’adresse aux algériens en général. Il lui est fréquemment arrivé de dénoncer les carences des pouvoirs publics mais je ne crois pas l’avoir entendu s’en prendre à des personnes en particulier. Il n’a jamais fustigé ceux (ex ministres, anciens Chefs de gouvernement) qu’il a dû congédier, souvent pour de bonnes raisons, alors qu’eux sont devenus extrêmement virulents à son égard une fois éjectés de leur poste. « La parole est d’argent mais le silence est d’or ». Eh bien, cela va parfaitement au Président qui donne ainsi au silence l’importance qui lui convient. J’ai toujours apprécié et compris sa stratégie du silence. Il y a ses discours, ses nombreux discours, prononcés en Algérie ou dans des forums internationaux. Et il y a ses silences. Et ses silences se métamorphosent en discours. Je les interprète ainsi. Il parle et c’est bien. Il ne s’exprime pas et c’est tout aussi bien. Le silence, ce n’est pas qu’une posture, c’est une  vraie discipline, une maîtrise de soi. Bouteflika, c’est aussi tout cela. De ce point de vue également, il a toujours eu plusieurs longueurs d’avance sur ses adversaires.

Lamine Bey Chikhi

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