Ce que je pense de Bouteflika -59-

Posté par imsat le 7 avril 2014

Je m’étais promis de me polariser le moins possible sur la dimension politique du personnage. Je n’y suis pas parvenu. Je pensais qu’en me montrant le plus subjectif possible à son égard, je limiterais mon jugement politique au strict minimum. Le résultat est plutôt mitigé même s’il ne me déplaît pas. Je crois avoir maintenu un relatif équilibre entre, d’une part, les arguments objectifs puisés d’une observation assidue de l’action politique du Président et, d’autre part, mes sentiments personnels sur ce qu’il m’inspire plus globalement, au-delà du politique. J’avoue que je n’aurais jamais pu engager la même démarche au sujet de ses prédécesseurs; je n’en aurais eu ni l’envie ni l’inspiration. Et c’est précisément ce qui explique la symbiose que j’ai tenté de réaliser, s’agissant de Bouteflika, entre ce qui relève de la raison et ce qui découle de l’impression personnelle, du désir de dire. Cette double optique me convient parfaitement en ce qu’elle n’est ni linéaire ni académique ni statique. Je me suis intéressé à Bouteflika notamment parce qu’il est multiple, controversé, atypique, génial, profond, spécial, littérairement attractif. Quand je souligne qu’il est littérairement intéressant, c’est pour dire qu’il m’a toujours donné envie de citer des auteurs pour exprimer ce que je ressentais pour lui, pour son parcours, pour ce qu’il a fait pour l’Algérie. Aucun de ses prédécesseurs n’a suscité chez moi une telle tentation. C’est d’ailleurs là un autre élément qui le singularise et qui fait de lui un personnage positivement complexe.

Il a déjà marqué l’histoire. Si je déborde d’imagination dès qu’il s’agit de lui c’est justement parce qu’il n’est pas qu’un personnage politique, que son action, ses postures ne sont pas réductibles à un projet politique ou à des ambitions exclusivement politiques. Il veut marquer l’histoire. Il l’a déjà marquée. C’est presque banal de le dire et c’est pourquoi je dis qu’il transcende même cette étape pourtant exceptionnelle et glorieuse. Dans mon imaginaire, tout cela est évident et indiscutable. Est-ce le cas dans l’imaginaire collectif algérien ? Je le dirai une autre fois. J’espère ne pas oublier. Je crois m’être posé les questions essentielles à son sujet. Je me suis même amusé à déconstruire l’image positive que j’en avais. Théoriquement, je pouvais suivre ou du moins tenter de comprendre les raisonnements de ses détracteurs, y compris les plus radicaux d’entre-eux. En 1999, ses adversaires politiques et plus généralement tous ceux qui le détestaient disaient de lui qu’il était considéré par les « décideurs » comme le moins mauvais des candidats à la présidentielle, mais leurs arguments n’étaient pas fiables. Pour moi, Bouteflika n’était pas le moins mauvais des candidats; Abonder dans ce sens, ce serait reconnaître que les autres pouvaient faire valoir des qualités plus ou moins comparables. En réalité, intellectuellement, doctrinalement et culturellement, il était, à ce moment-là, le seul homme politique capable de traiter stratégiquement et politiquement la crise algérienne. Il y est globalement parvenu non seulement par le biais de son projet de réconciliation nationale mais aussi en engageant de vastes programmes de modernisation de l’économie nationale ainsi qu’une politique de répartition plus rationnelle des ressources du pays.

Lamine Bey Chikhi

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