Nos précieuses conversations
Posté par imsat le 19 septembre 2016
J’aurais pu intituler ce texte Garidi comme je l’ai fait il y a un an, jour pour jour. Pourquoi Garidi ? Est-ce parce que, a priori, je n’aurais rien à ajouter à ce que j’ai écrit le 19 septembre 2015, cinq ans après la disparition de Mà ? Sur l’essentiel, peut-être. Mais il y a toujours des choses à dire dans ces circonstances. Et puis, ces choses, on a envie, j’ai envie de les dire ! Si je devais réécrire Garidi, je le ferais en considération de certains manques. J’en ai évoqué quelques-uns, ici même, à maintes reprises, par petites touches. Je me suis dit que s’il fallait à nouveau les mettre en exergue, je citerais principalement les conversations que nous avions quotidiennement et qui renvoyaient souvent à des situations, des personnages, des anecdotes, des tranches de vie impliquant notre famille. Ces conversations me paraissaient s’inscrire dans un champ romanesque en constante réinvention. En vérité, c’était plus qu’une impression dans la mesure où je percevais, j’appréhendais tout cela dans la double optique du réel et de la fiction. Nos entrevues se démarquaient ainsi complètement de celles que nous pouvions avoir avec d’autres personnes. J’en étais intimement convaincu mais l’était-elle aussi ? Je crois qu’elle était consciente de ces moments précieux, privilégiés, épurés, exceptionnels, exclusifs. Nous étions sur la même longueur d’onde, dans une espèce de bulle, à l’abri des faux-semblants, des facteurs de contrariété, du dogmatisme, des idées arrêtées, figées, bref de tout ce qui risquait de gâcher, d’abîmer nos échanges. Ce que j’ai écrit sur ce blog n’a pu prendre forme que grâce à nos échanges, y compris ceux qui portaient sur les choses simples de la vie. La première impulsion, mon inspiration initiale, c’était elle. Elle a continué à m’inspirer, et tout dans ses propos, dans sa façon d’être, de regarder le ciel depuis sa chambre, de réagir au temps qu’il faisait, de considérer les autres, s’incrustait quasi automatiquement dans ma mémoire. Et c’est précisément cette mémorisation qui m’a permis de maintenir ma réflexion sur les souvenirs dans une certaine continuité, tout en essayant d’en affiner la formulation…
Lamine Bey Chikhi
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