Dans un coin de ma mémoire

Posté par imsat le 9 octobre 2016

L’être humain prend-il une autre dimension morale, psychologique, historique après sa disparition, tout au moins au sein de sa famille et éventuellement auprès de ses amis et relations ? Pourquoi du reste le percevrait-on sous d’autres angles, c’est-à-dire autrement que par le biais de ce qu’il donnait à voir de son vivant ? Et est-ce toujours le cas ? Ces questions, je me les pose quelquefois et j’y apporte toutes sortes de réponses. Mais, après coup, je m’aperçois que l’essentiel a toujours un lien avec le passé. C’est pourquoi, la convocation des souvenirs apparaît, émerge comme la principale réponse à ces interrogations. Cela dit, je ne souhaitais pas continuer à égrener les noms des membres de ma famille qui nous ont quittés récemment. Mais la réalité est là, cruelle, incontournable, indépassable. On ne peut s’y soustraire : Après Yazid, sa maman, Moumouh, Hora et Tahar Chikhi, nous déplorons la perte de ma cousine Rafia et mon cousin maternel Omar Amorouayèche, tous deux brillants médecins. Paix à leur âme. En marge de son activité de médecin, Rafia s’était intéressée un peu à la musique classique au début des années 2000, elle avait composé quelques mélodies. Je n’ai pas attendu leur mort pour les évoquer.. Ils sont partie intégrante de mes souvenirs, en particulier celui que j’ai relaté ici même et que j’ai titré Khenchela, Boulevard de l’Est. Je ne suis jamais dans la redondance quand je (re)parle de certaines images apparemment identiques ou comparables. Omar aimait beaucoup le cinéma, comme moi. Il aimait surtout le cinéma américain. Je crois qu’il le préférait au cinéma français parce qu’il était subjugué par l’Amérique. Il en rêvait. Et puis, son rêve finit par se concrétiser lorsqu’il obtint une bourse pour poursuivre des études de spécialité en biochimie médicale dans la prestigieuse Université John Hopkins de Baltimore, entre 1977 et 1979. Nous nous écrivions. Je lui donnais des nouvelles de la famille, d’Alger, du pays. Il m’envoyait des photos prises à Baltimore et des cartes postales, notamment de Las Vegas qu’il visita comme il l’avait toujours souhaité. Il admirait Humphrey Bogart, Robert Mitchum, Ava Gardner mais il me parlait aussi beaucoup de Gabin, Belmondo et des dialogues de Michel Audiard. Nous commentions précisément souvent des dialogues ou des scènes de films. Avec Omar, c’était plein cap sur le cinéma, mais nous étions dans le divertissement, le rêve, l’évasion, pas du tout dans l’approche intellectuelle du cinéma. Est-ce important d’insister sur le fait  que ce que je raconte ici ravive nombre de souvenirs intimement liés aux années 60-70 ?

Lamine Bey Chikhi

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