Rien n’est perdu tant que tout n’est pas perdu

Posté par imsat le 4 juin 2017

L’intitulé de ce texte est un proverbe japonais. A priori, il se suffit à lui-même, comme la plupart des proverbes, et n’a donc pas besoin d’être commenté. J’ai quand même envie d’en dire quelques mots. En fait, tout était déjà écrit dans ma tête. Je le fais d’ailleurs systématiquement pour les citations retentissantes, singulières, magiques, incontestables. C’est le cas du titre de la présente réflexion. Mon premier questionnement a trait à son origine. Ce proverbe pouvait-il provenir d’un autre pays que le Japon ? Je trouve d’abord qu’il correspond parfaitement à ma perception de ce pays, pas seulement au regard de son histoire, de ses traditions, de sa culture, de sa créativité, pas seulement à cause des bombardements atomiques de Nagasaki et d’Hiroshima. C’est un tout, une totalité reposant sur des interdépendances. Si l’on se limite à l’approche sommaire, rudimentaire des aphorismes, on n’en tire aucun profit, aucun intérêt. C’est pourquoi, j’aime me positionner sur des extrapolations plus globales ou alors carrément individuelles. Les peuples sont différents les uns des autres comme le sont les individus. J’ignore pourquoi j’ai hâtivement conféré au proverbe japonais une sorte d’éligibilité sélective qui le rendrait inaccessible à certaines contrées, certaines populations. Question de préjugé ? Peut-être, mais un préjugé n’est jamais énoncé ex nihilo. Quoi qu’il en soit, il ne suffit pas de citer une phrase-clé, une phrase-référence, un dicton. Oui, c’est épatant, pertinent, intelligent, censé, fondé, parfois même fascinant, mais qu’est-ce qu’on en fait au juste, concrètement et intellectuellement ? Certains discours politiques sont truffés de belles citations d’auteurs; Il se démarquent des autres parce qu’ils frappent les esprits. Il n’est d’ailleurs pas rarissime que l’on retienne plus la citation que le discours lui-même: la citation résume, synthétise, explique le contenu, la forme, la portée de la déclaration générale. Elle apparaît ainsi comme la quintessence du discours. Autre interrogation : est-on conscient de l’impact, de l’utilité pratique des proverbes, de leur contribution déterminante à l’explication, à la compréhension du monde  ? « Rien n’est perdu tant que tout n’est pas perdu »,  tout est dans ces mots, dans leur articulation : L’optimisme, le pragmatisme, la résistance, le refus du renoncement y compris face aux pires épreuves de la vie. Il y a une hiérarchie positive dans la formulation de ce proverbe qui affirme d’emblée que rien n’est perdu. L’espoir est là, immédiat, à portée de main, bien réel, palpable. La perspective est dynamique. L’ordonnancement est précis, ciselé; le sens profond est d’abord dans la forme, la configuration, l’agencement des mots, en tout cas, il leur est intimement lié. Ce n’est d’ailleurs pas du tout  la même chose de commencer par déclarer que tout n’est pas perdu. Et puis, il ne s’agit pas de se contenter de dire que l’on a compris et de passer sous silence les contours, la texture, les ondulations, les ramifications du propos. les images, les projections qu’il déclenche sur le champ…C’est ce qui me conduit à penser qu’il faut d’abord se convaincre soi-même non seulement de la justesse mais aussi de la valeur pratique du proverbe, avant d’envisager sa possible modélisation et son éventuelle « collectivisation »

Lamine Bey Chikhi

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Vous pouvez utiliser ces balises et attributs HTML : <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <strike> <strong>

 

Moi et plein d'autre chose |
ttyl |
soireeentrefilles |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | Les aventures de Maeva Carlino
| sandrinealexandre
| nonogody