A posteriori

Posté par imsat le 20 mars 2018

J’avais écrit un texte sur le suicide de l’actrice Christine Pascal. Avec le recul, je trouve qu’il aurait mérité d’être approfondi, en particulier autour des signes avant-coureurs de ce genre d’événement, si tant est que l’on puisse les capter, les deviner, les anticiper…Aujourd’hui, cela me fait penser à toutes ces petites choses dont on dit après coup qu’on aurait dû ou pu les prendre en charge, et d’abord les identifier, les sentir, mais à côté desquelles on est passé, pour toutes sortes de raisons. L’acteur Jean-Louis Trintignant a récemment parlé de sa culpabilité à propos du décès de sa fille Marie des suites de violents coups que lui avait assénés son compagnon, Bertrand Cantat. Le mot culpabilité n’est-il pas excessif ? Je me suis posé la question. J’ai fini par lui trouver une connexité précisément avec ce sentiment plus ou moins confus, parfois contrariant que l’on peut éprouver parce qu’on n’a pas été suffisamment à l’écoute de l’autre (celui qui n’est plus). Etre à l’écoute, sentir, ressentir, devancer les choses, saisir l’instant, l’opportunité, comprendre, accorder à certains détails l’importance qu’ils méritent, capter les non-dits non pas seulement en théorie mais en pratique, pour tenter d’y répondre…Cette approche du jour d’après, quand l’autre est parti, définitivement parti, ne fait pas l’unanimité. Peut-être parce qu’elle équivaudrait à un mea culpa donc à la reconnaissance sinon d’une responsabilité personnelle dans la disparition de l’autre, du moins d’une série de négligences, de déficiences dans l’idée que l’on se faisait de lui…

Lamine Bey Chikhi

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