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Bribes d’histoire -9-

Posté par imsat le 19 septembre 2018

Si j’ai intitulé cette chronique « Bribes d’histoire », c’est un peu en référence à ma mère, à la façon qu’elle avait de relater ce qu’elle savait de l’histoire de notre famille. Elle le faisait justement par bribes, par petites touches, au détour d’une anecdote, d’un souvenir. Je me contentais de ce qu’elle me disait même quand c’était bref, sommaire, partiel. Il lui arrivait de revenir sur des points de détail mais toujours de manière parcellaire. Quand elle n’était pas sûre de ce qu’elle avançait, elle disait « peut-être » ou « je crois » ou encore « je ne m’en souviens plus très bien ». J’ai rapporté pas mal de ses bribes via ce blog depuis 2009. En aurais-je su davantage si j’avais adopté une démarche volontariste, structurée dans nos conversations, en lui posant des questions claires, explicites sur des faits précis? Peut-être, mais j’ai préféré inscrire nos échanges dans la convivialité, la sérénité, la liberté en étant convaincu qu’il en émergerait systématiquement des considérations précieuses. Elle nous a quittés il y a maintenant 8 ans (19 septembre 2010). Elle est toujours dans mes pensées. Paix à son âme, allah yerhamha.

Lamine Bey Chikhi

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Bribes d’histoire-8-

Posté par imsat le 8 septembre 2018

Voici ce que rapporte l’hebdomadaire l’Illustration dans l’une de ses éditions de l’année 1937 au sujet de Dar El Foukara créée par mon père en 1936: « Dar el Foukara, la maison des pauvres, le beau nom qui évoque pour les déshérités l’accueil fraternel et le soulagement de leur misère. Car la misère est grande dans les régions des hauts plateaux algériens, cruellement éprouvées par six années de récoltes déficitaires et où n’existent ni industries, ni grandes exploitations agricoles permettant de fournir aux déshérités, aux nécessiteux, du travail et du pain. C’est pourquoi Batna, la ville des hauts plateaux, a créé la « maison des pauvres », maison secourable et soeur de son « dispensaire infantile Carde ». Mères affamées, nourrissons sous-alimentés, infirmes, vieillards trouvent aide médicale et assistance matérielle dans ces deux oeuvres de solidarité humaine. L’inlassable dévouement de Mme Auclair et la profonde bonté de M.Chikhi Messaoud ont fait de ces émouvantes organisations charitables, des moyens efficaces de lutte contre la souffrance et la faim ». Ce témoignage recoupe celui publié dans l’écho du Sahara du 1er janvier 1937 et rapporté par A.Zouzou, notamment quant aux conditions de vie déplorables d’une partie de la population batnéenne. L’historien écrit: « En temps de crise économique, comme dans les années 1930, la misère semble avoir fait augmenter le nombre de mendiants, de nécessiteux enveloppés dans des haillons, le teint hâve, tendant la main, faisant un appel pressant à la charité. Heureusement, les riches musulmans de la cité, par des oeuvres d’assistance qu’ils réalisèrent, à l’instar de Dar El Foukara qu’un comité présidé par Chikhi Messaoud avait créée en fin d’année 1936, purent atténuer le triste spectacle qu’offraient les sans ressources ». Je relève que Dar El Foukara était une organisation pionnière en matière d’aide aux nécessiteux et autres victimes de l’injustice sociale et de toutes sortes de discriminations, dans la mesure où elle a été mise en place bien avant le Secours populaire qui n’a été créé qu’en 1945. Quand on évoque Dar El Foukara, on ne peut donc s’empêcher de faire le parallèle avec le Secours populaire mais aussi avec les Restos du coeur lancés par Coluche en 1985…

Lamine Bey Chikhi

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Bribes d’histoire -7-

Posté par imsat le 2 septembre 2018

Cousine Z  m’a précisé que la seconde ferme de Jedi Ali dite ferme Meyer, était située à Kéchida-Batna et que notre arrière grand-père l’avait prise en location dans le cadre d’un bail de 9 ans, de 1945 à 1954. Jedi Ali et ses enfants exploitaient ainsi cette ferme en plus de celle qu’ils possédaient en toute propriété à El Madher et qui était la plus importante en termes de superficie, d’équipements et de rendement. Il reste à clarifier l’indication de JP Marin quant à une cession de la ferme de ses grand-parents au profit de la famille Chikhi à partir de 1918. Il conviendrait aussi de recueillir d’autres éléments d’information sur le processus ayant conduit à l’acquisition de la ferme d’El Madher en particulier sur les circonstances historiques y afférentes.

Lamine Bey Chikhi

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