Posté par imsat le 22 décembre 2018
J’aurais peut-être eu l’impression de me répéter dans ma tentative d’homogénéiser les éléments essentiels de notre histoire familiale. Mais tel n’a pas été le cas. Je ne suis donc pas dans la réitération même si le processus rétrospectif engagé repose sur des propos en partie déjà formalisés. Je suis plutôt dans une démarche d’agrégation de faits, d’événements, d’anecdotes que j’avais exposés dans le désordre, la dispersion. Ces fragments, je les avais présentés au gré de mon inspiration et d’une façon intimement liée à ma subjectivité, ma sentimentalité. A vrai dire, je n’avais aucun souci méthodologique. Mais je me suis rendu compte peu à peu que cet éparpillement risquait de relativiser, de brouiller la lisibilité, l’intérêt de notre histoire globale. C’est pourquoi, je me suis récemment amusé à quantifier les éléments cardinaux de cette histoire, du moins ceux dont j’avais connaissance. Je me suis aperçu que cela leur conférait une autre portée, une autre dimension, suggérait une lecture plus consistante, plus significative des sujets abordés. Pourquoi ? Eh bien parce que cette quantification facilite l’interconnexion des faits en question et les positionne dans une globalité, une perspective générale. Les tranches d’histoire que j’avais relatées pouvaient en effet être interprétées d’abord et avant tout comme l’expression d’une certaine nostalgie. Et cette nostalgie que j’assume par ailleurs parfaitement, c’est ma propre « recherche du temps perdu ». Une recherche que je ne trouve pas du tout vaine…
Lamine Bey Chikhi
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Posté par imsat le 15 décembre 2018
Ce que j’essaie de restituer ne se résume pas qu’à des faits bruts, déconnectés de leur contexte historique. Cela ne se réduit pas non plus à un panégyrique de notre famille même si sa légitimité est indiscutable. Il est plutôt question de « déconstruire » non pas cette histoire mais certaines approches qu’elle a pu susciter au fil du temps, ici ou là. Comment dépasser les constats élémentaires, les commentaires sommaires, et puis surtout telle ou telle posture qui équivaudrait à une rupture du cordon ombilical avec l’histoire, pour toutes sortes de raisons, matérielles mais pas seulement ? Déconstruire en l’espèce, ce n’est pas seulement éclaircir tel ou tel pan de cette histoire, révéler des confusions de sens, ce qui serait déjà en soi non négligeable; c’est aussi suggérer, explorer de nouvelles pistes de réflexion, décloisonner les modes d’interprétation, tirer profit de leur interactivité. Faut-il, pour ce faire, casser des codes, passer outre des idées reçues, sortir du monolithisme de certains décryptages, atomiser des monopoles de pensée ? « Batna, création coloniale… » a t-on coutume de dire quand on évoque la ville sous l’angle historique. Pourtant, elle n’a pas été que cela ! Un distinguo s’impose entre la séquence juridique, législative de sa fondation et les étapes qui ont marqué son évolution, sa transformation. Mais la projection envisagée me séduit d’abord sous le prisme familial. Ce qui m’intéresse, c’est la place, le rôle de notre famille dans ce processus durant et après la période coloniale. Cette démarche, je voudrais l’inscrire résolument à contre-courant des tentatives de simplification de certains volets de cette histoire. La mystification qu’il convient de néantiser apparaît à travers toutes sortes d’amalgames, des extrapolations fantaisistes, douteuses, des conclusions hâtives, des grilles de lecture pseudo scientifiques…
Lamine Bey Chikhi
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Posté par imsat le 1 décembre 2018
La seconde situation dont je tenais à rendre compte est liée à la page Wikipédia de la ville de Batna. Jusqu’en janvier 2011, le passage consacré à mon arrière grand-père jeddi Ali était positionné en page d’accueil du site. Des dizaines de milliers d’internautes au moins le connaissent. Je le livre ci-dessous in extenso pour la compréhension de mon propos.
« La famille Chikhi : Dès 1848 l’un des premiers arrivants fut Ali Chikhi, originaire du village d’Azrou Kolal, de la tribu des Beni Menguellet, Daira de Ain El Hammam kabyle. Il s’établit d’abord à El Madher où il exploitera une ferme qui alimentera en fruits, légumes et lait toute la région et en particulier la ville de Batna ; 60 % des Batnéens ayant vécu entre 1890 et 1962 ont bu le lait des vaches de Ali Chikhi ou mangé de ses légumes et de ses fruits. Ali Chikhi a eu six garçons dont l’aîné était Med Larbi et le plus jeune Seddik, qui l’aidèrent dans la gestion de ses terres. En fait, il possédera une grande partie de la ville de Batna. Le quartier la « Cité Chikhi » porte son nom. Fort respecté par les chaouis dont il apprit avec facilité la langue chaoui, lui-même étant Berbère Kabyle »
Je consultais régulièrement cette page pour voir si son contenu allait évoluer et être enrichi, et dans quelle mesure, en concertation avec des proches, je pouvais apporter des informations complémentaires concernant notre famille durant la période considérée, c’est-à-dire avant l’indépendance du pays. A partir de janvier 2011, j’ai été surpris de relever que ce passage dont la formulation élogieuse est tout de même reconnue, avait été déplacé de la page d’accueil à la rubrique discussion. Le commentaire consacré aux familles Tombini et Perego, d’origine italienne, avait subi le même « sort ». Les animateurs de la page ont ainsi procédé à ce transfert de façon discrétionnaire et sans aucune explication. J’étais tenté d’épiloguer sur les tenants et aboutissants de ce décalage. J’en avais parlé autour de moi. Nous en avions conclu qu’il nous appartenait de nous réapproprier cette histoire car c’est la nôtre, et surtout d’en relater l’essentiel pour préciser les choses, remettre les pendules à l’heure s’il y a lieu, inscrire cette démarche dans une perspective plus globale…
Lamine Bey Chikhi
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