Bribes d’histoire -44-
Posté par imsat le 15 décembre 2019
Qu’ai-je envie de dire aujourd’hui à brûle pourpoint ? Plein de choses en rapport avec l’Algérie. Et d’abord avec l’élection présidentielle du 12 décembre. Elle s’est tenue dans un contexte difficile du fait des appels au boycott lancés par le Hirak. Mais elle a eu lieu. Qui a voté ? Les algériens patriotes. l’Algérie patriotique a voté et elle a gagné ! Naturellement, j’ai voté. Je m’en serais terriblement voulu si je ne l’avais pas fait. J’ai voté non pas seulement parce que c’est un droit constitutionnel mais parce que c’est un droit civique et moral. Je l’ai écrit sur twitter: ma perception du vote repose sur des considérations qui renvoient à la patrie, à la nation, à l’Etat à l’histoire, l’histoire avec un grand H et l’autre, celle de ma famille. Vivants, mon père et ma mère auraient-ils voté le 12 décembre ? Je pense que oui, et ce, pour un tas de raisons, parmi lesquelles, sans doute, celles relevant du bon sens, de la sagesse, bref toutes ces raisons qui convergent pour signifier l’exact contraire de la violence, verbale ou autre, de l’entêtement bête et méchant, de l’intransigeance, du dogmatisme, du nihilisme. Oui, mes parents auraient voté. Pour quel candidat ? Je l’ignore. Mais ils auraient voté parce que, chez nous, on a toujours respecté le cadre normatif de la société, on a toujours donné de la considération à l’Etat, à l’histoire, au travail, à l’ordre public, à la culture. C’est d’ailleurs aussi pour ces raisons que j’ai voté. Ce sont ces éléments d’appréciation qui m’ont permis de théoriser puis de « prophétiser » ce qui allait arriver, à savoir l’essoufflement puis l’impasse du Hirak, sa dénaturation, son instrumentalisation, son échec. Je l’ai écrit ici même mais autrement. J’avais également prédit le succès du pilotage par la haute hiérarchie militaire de cette phase sensible que l’Algérie allait traverser. De même que j’avais intégré dans ma perception des choses, le rôle majeur et le leadership du Chef d’Etat-major de l’armée, Gaid Salah dans la gestion de la crise. En vérité, tout cela, je l’avais « vu » six mois avant l’avènement du Hirak. Les signes avant-coureurs du mouvement de contestation et de ce qui allait advenir dans son sillage, je les avais perçus puis décodés aussitôt après les conversations que j’ai eues avec NC et MK en Août 2019, puis avec BC et ZA en septembre. Très vite, j’ai formalisé par écrit les éléments d’une prospective par rapport à la contestation qui se préparait et surtout à ce qui allait constituer la réponse stratégique, politique et sécuritaire de l’Etat-major de l’armée et plus globalement du système…
Lamine Bey Chikhi
Laisser un commentaire