Bribes d’histoire -48-

Posté par imsat le 28 janvier 2020

J’aime les stars de cinéma, surtout celles des années 50, 60 et un peu 70; j’aime leurs photos, en particulier celles en noir et blanc. J’en ai déjà cité pas mal dans mes évocations. Ma liste comprend des dizaines d’acteurs et d’actrices superbes, exceptionnels, charismatiques, dont notamment Burt Lancaster, Barbara Stanwyck, Gary Cooper, Sophia Loren, Marcello Mastroianni, Ingrid Bergman et tutti quanti. Pour moi, voir ou revoir les films dans lesquels ils ont joué, c’est toujours un grand bol d’air frais, une rupture hautement qualitative avec ce que le réel me donne à voir aujourd’hui. Le chic de la tenue vestimentaire de ces artistes a toujours capté mon attention. Je le dis ainsi en me rappelant cette auditrice qui avait fait une belle intervention en rapport avec ce sujet, sur la radio algérienne (émission Franchise de nuit animée par Djamel Benamara). C’était il y a longtemps, peut-être la fin des années 90. Elle s’était d’abord excusée d’aborder un sujet qui, disait-elle, n’avait peut-être rien à voir avec ce que les auditeurs avaient l’habitude d’évoquer. L’animateur la mit à l’aise et l’encouragea à développer son propos. Elle se mit alors à parler des gens qu’elle croisait dans les rues d’Alger. Elle disait déplorer ne rencontrer que très rarement des hommes élégants, précisant que tel n’était pas le cas dans les années 60 et 70. Elle dit la même chose des femmes, et trouvait cela dommage. Elle parla d’esthétique, d’élégance, de couleurs, de la beauté simple, sobre et marquante de beaucoup de gens d’autrefois qui s’habillaient de façon classique. Elle précisa qu’elle se trompait peut-être en appréciant ainsi la façon de s’habiller des algériens de l’époque considérée (qui était aussi, faut-il le souligner, celle de la décennie noire) reconnaissant même qu’elle ne pouvait s’empêcher de toujours comparer avec des stars de cinéma, et que c’était sans doute son côté cinéphile qui lui faisait dire des choses excessives, sévères sur les aspects extérieurs, les postures, la démarche des gens. Je l’avais trouvée pertinente d’abord parce que ce qu’elle disait était fondé, ensuite parce qu’elle tentait d’expliquer sa position par le milieu social auquel elle appartenait; un milieu historiquement plutôt bourgeois dans lequel on allait souvent au cinéma, au théâtre et suivait l’actualité artistique en Algérie et à l’étranger. J’ai très vite adhéré au parallèle qu’elle fit ainsi avec le milieu social et familial d’autant que j’ai toujours pensé la même chose me concernant ainsi que nombre de mes proches. Il y avait en effet le cinéma qui occupait une place centrale dans nos loisirs, mais on s’intéressait aussi aux revues et magazines (Paris Match, Elle, Femmes d’aujourd’hui…). On suivait la mode, on se tenait au courant. La modernité faisait partie de nos centres d’intérêt. On écoutait avec plaisir et curiosité les récits souvent palpitants de ceux qui rentraient de voyage; on confortait ainsi notre savoir, nos connaissances. La culture, c’était aussi cela.
Lamine Bey Chikhi

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