Bribes d’histoire -58-
Posté par imsat le 31 juillet 2021
Je recours souvent aux mots de ma mère pour comprendre ou expliquer des postures individuelles, des conjonctures sociopolitiques, des faits historiques.Mais je le fais aussi pour me rassurer, calmer certaines de mes colères ou révoltes intérieures, relativiser les choses, prendre du recul.Je pense aux mots de ma mère pour me mettre, parfois par nécessité, au-dessus de la mêlée, et néantiser la sidération ou l’exaspération que pourraient susciter chez moi certaines scènes de rue, des commentaires tendancieux, des comportements individuels insensés, des manifestations populaires excessives et sans lendemain, des décisions politiques absurdes.Les mots en question ont tous un lien avec la patience, la relativisation, la pondération, la nuance, l’espérance, la diplomatie..Elle ne prononçait pas le mot diplomatie, elle lui préférait celui de Siyassa (politique) auquel j’ai déjà consacré un chapitre.Le mot Siyassa revenait souvent dans nos discussions. Il précédait ou ponctuait nombre de ses recommandations y compris les plus ordinaires d’entre-elles. Au fond, tout son vocabulaire renvoyait à des notions d’apaisement, de réflexion, de discernement, à des questionnements aussi, mais des questionnements détendus et qui n’étaient pas porteurs de préoccupations. Pour comprendre la complexité du monde, de la vie, on peut s’en remettre à la philosophie, à la littérature, aux grand auteurs. Mais, on peut aussi se référer à l’héritage lexical, sémantique et analytique de certains proches.Lamine Bey Chikhi
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