Bribes d’histoire -62-
Posté par imsat le 1 décembre 2021
J’ai l’impression que le traitement critique des relations entre l’Algérie et la France ne sort pas des sentiers battus ni du ressassement.
Des deux côtés de la Méditerranée, on reconduit les mêmes raisonnements, les mêmes arguments pour expliquer pourquoi les rapports entre les deux pays se détériorent fréquemment et ce qu’il convient de changer pour que les choses s’améliorent. En réalité, on continue de tourner en rond.
Je me suis demandé si l’absence de sincérité n’était pas à l’origine de l’évolution en dents de scie des rapports en question et des crises cycliques qui affectent les liens entre les deux pays. Quand je parle de sincérité, je pense naturellement au positionnement des uns et des autres par rapport à leurs intérêts respectifs. Et cette dimension est intéressante parce qu’elle concerne autant les intérêts des Etats que ceux de leurs peuples, donc des citoyens des deux pays.
Je considère que, dès lors que des intérêts matériels, économiques, financiers et culturels interfèrent dans l’appréciation de l’histoire commune à l’Algérie et la France, eh bien tout est faussé d’autant plus que l’on passe sous silence une partie considérable de ces intérêts. Autrement dit, les motivations et les arrières-pensées identitaires, catégorielles, corporatistes, groupusculaires et individuelles semblent transcender ou primer ce que l’on appelle communément les intérêts supérieurs du pays.
Là aussi, on s’évertue à expliquer pourquoi il en est ainsi et pourquoi il ne pourrait en être autrement.
Quand on essaie, par exemple, de vanter les avantages d’un rapprochement stratégique de l’Algérie avec des pays comme la Turquie ou d’un renforcement du partenariat avec la Chine et la Russie, on obtient des réactions mitigées, frileuses, fondées sur des arguments qui, recoupés d’une façon cohérente, renvoient tous directement ou indirectement, à des motivations subjectives et à une sorte de lien considéré à tort ou à raison comme préférentiel, indissociable avec la France, en dépit de tout.
Il y a beaucoup d’opacité dans cette posture, et peut-être aussi de la mauvaise foi. En définitive, où est la vérité et qui dit la vérité ?
Je n’ai pas de réponse précise à ces interrogations. Je me contenterais juste de reprendre à mon compte cette citation de Gao Xingjian, prix nobel de littérature en 2000 : « La sincérité mène à l’exactitude »
Lamine Bey Chikhi
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