Bribes d’histoire -73-

Posté par imsat le 23 septembre 2022

L’histoire avec un grand H n’existe pas en soi, elle ne se construit pas ex nihilo. J’ai déjà eu à dire que l’histoire était un tout, une totalité hétérogène et qu’on pouvait l’appréhender de diverses manières, notamment par le biais de parcours individuels, d’histoires familiales, de récits fragmentés. Même quand, dans telle ou telle évocation nostalgique, je ne me suis pas référé directement à l’histoire (la grande histoire), je me suis toujours efforcé de baliser ma narration par des dates, le rappel de l’époque considérée, des éléments de contextualisation. L’histoire est une globalité qui transcende l’individu mais elle ne s’explique pas sans la micro-histoire, cet ensemble de destins individuels eux-mêmes interconnectés pour fonder, par exemple, une histoire familiale, levier potentiel d’une approche événementielle plus large. Je déroule cette réflexion en pensant naturellement à mes parents, à ma famille et plus généralement à l’histoire des Chikhi, en particulier dans son « volet » batnéen. Ce que j’en ai dit est évidemment dérisoire par rapport à la réalité, à son impact. Cette histoire a d’abord mis en exergue quelques individualités autour desquelles sont venus se polariser, s’agréger des aspirations collectives, et, en tout cas, des éléments psychologiques et socio culturels qui ont forgé une conviction commune, une conscience familiale comme on dirait une conscience collective. Qu’est-ce que cela représente à l’échelle du temps ? Autre question fondamentale: Ne suis-je pas dans une subjectivité totale en écrivant ce que j’écris, et peut-être aussi dans une vision tronquée du réel ? La question sur le rapport au temps, à la durée est toute relative. Je la soulève à ma façon mais on pourrait aussi la poser différemment. Et puis, tout dépend de l’angle sous lequel on l’appréhende (matériel, culturel, intellectuel, historique…). En vérité, mon idée première ne devait pas porter sur ces aspects; je voulais d’abord revenir sur ce qui a ralenti, entravé avant de le freiner complètement et de le marginaliser (ce verbe est-il adéquat ?) le rayonnement local et régional de la famille Chikhi, et, a contrario, sur ce qui aurait pu consolider, amplifier une expansion patrimoniale, socio culturelle, commerciale qui s’est quand même étalée sur près d’un siècle. Est-ce une affaire de cycle, autrement dit un processus qui n’avait pas vocation à s’éterniser ? Peut-être, mais en même temps toutes les hypothèses sont permises. La disparition dans les années 60 de certains membres de la famille, personnalités marquantes, charismatiques, influentes, explique t-elle en partie le début de la fin du cycle en question ? En tout cas, je ne peux m’empêcher de relever la concomitance des deux éléments.

Lamine Bey Chikhi

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