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Non-adhésion de l’Algérie aux Brics: un échec salutaire ?

Posté par imsat le 27 septembre 2023

Mohamed Larbi Chikhi dit Babi
 « La plus grande gloire n’est pas de ne jamais tomber, mais de se relever à chaque chute. » (Confucius)

L’adhésion de notre pays aux Brics ayant été reportée à l’année prochaine si, d’ici là, le processus n’est pas entravé par des facteurs relevant de la « force majeure », que faut-il faire pour effacer définitivement et sérieusement les stigmates de ce que l’opinion publique considère (à tort ?) comme une humiliation ?

Je pourrais certes énoncer un catalogue de propositions économiques, managériales, stratégiques, etc…mais ce faisant je ne me démarquerais pas par rapport à ce que l’on a déjá dit à ce sujet.

J’engage donc ma réflexion vers d’autres pistes en disant pour commencer qu’il faut que nous nous recentrions sur nous-mêmes, non pas pour vivre en autarcie (ce qui serait impossible) mais pour évaluer exhaustivement et honnêtement nos forces, nos atouts mais aussi nos déficiences, nos faiblesses dans tous les domaines.
Dans le sillage de cette évaluation, nous devons reconsidérer notre politique sociale, économique et financière sur la base de nos potentialités et de leur rentabilisation optimale.
Il s’agira également de reprendre pied en Afrique et d’assainir notre rapports avec certains pays.
Peut-on s’inspirer de pays qui ont réussi (il y en a pas mal) ? Oui, mais comparaison n’est pas raison.
La question des mentalités et du contexte historique relativise en effet fortement un tel parallèle.
Un travail considérable reste à effectuer et qui consiste à se remettre en question à tous les niveaux.
C’est une introspection qui s’impose autour d’interrogations fondamentales auxquelles il conviendra d’apporter des réponses sincères, argumentées et performantes.
D’où l’absolue nécessité de confier cette refondation à des compétences avérées, triées sur le volet et totalement indépendantes des tutelles institutionnelles ou des influences politiques et/ou partisanes.
A cet égard, il n’y a pas lieu d’engager un débat national: ce serait un capharnaüm, ça ne marchera pas, on en a déjá fait l’expérience à maintes reprises.
Soyons sérieux et pragmatiques, et faisons en sorte que le brainstorming préconisé soit confié aux meilleurs d’entre-nous pour qu’il débouche sur un grand projet national, un projet lisible, fluide, convaincant, documenté et applicable à brève échéance.
Tourner la page 
Disons-le clairement : Il nous faut aussi tourner la page par rapport à nombre d’aspects liés à notre histoire, et prendre conscience de la chape de plomb qui entrave tout processus visant à une écriture décomplexée de cette histoire.
Que voulons-nous au juste à cet égard ?
L’exposé de cette histoire est-il crédible aux yeux de l’opinion publique, de la jeunesse, des pays étrangers ? Je dis bien l’exposé et non pas l’histoire elle- même…
Allons-nous continuer à mettre en exergue les pages glorieuses de notre histoire et à considérer que cela suffit pour que notre jeunesse en tire une réelle fierté ?
Et d’ailleurs, cette stagnation dans le traitement de l’histoire explique bien des problématiques sociétales, culturelles et identitaires auxquelles les algériens sont confrontés entre eux et dans leurs relations avec le reste du monde sans pouvoir les nommer explicitement et en assumer les répercussions.
Que faire des nombreux non-dits qui affectent la cohabitation, le vivre-ensemble en Algérie ?
On ne saurait occulter ces situations sur lesquelles achoppent systématiquement toutes tentatives de discussion autour d’un vrai projet social dont notre pays a pourtant fortement besoin.
Interrogeons-nous sérieusement, sereinement, intelligemment et avec responsabilité sur la tentation de l’Occident à laquelle cèdent de plus en plus d’Algériens, sur cette attractivité singulière qu’exerce la France sur les algériens.
C’est probablement du traitement analytique de cette thématique que dépend tout le reste. Pourquoi ? Eh bien, parce que cela devrait nous interpeller au regard de l’histoire.
Si l’on continue de faire l’impasse sur cette corrélation structurelle et donc stratégique entre, d’une part, le souhait d’une majorité d’algériens de pouvoir quitter l’Algérie pour aller vivre sous d’autres cieux (principalement en France pour moult raisons) et, d’autre part, les leçons objectives de l’histoire, alors notre pays ne pourra pas émerger sur le plan économique national et international ni s’imposer réellement dans le système relationnel mondial.
ML. Chikhi
 

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« On ne se souvient pas des jours, on se souvient des instants »(Cesare Pavese)

Posté par imsat le 19 septembre 2023

Je croyais avoir tout dit ou presque au sujet de mes conversations avec ma mère.
Eh bien, 13 ans après sa disparition (19 septembre 2010), je me rends compte que tel n’est pas le cas.
Paix à son âme. Allah yerhamha.
L’absence, c’est le vide mais c’est aussi la quasi impossibilité de donner à une myriade de mots le même sens qu’autrefois, autrement dit le vrai sens.
Ces mots (convivialité, écoute, savoir-vivre, échange, compréhension, attention, humilité,  considération, tact…) ont certes toujours leur place dans le dictionnaire.
Cependant, dans les faits, ils ne sont plus incarnés. Pour moi, ils existaient à travers ce que ma mère disait et donnait à voir au quotidien. Oui, je me souviens des instants dont parle Pavese. Pas seulement de ceux que je passais avec elle. Je me remémore aussi ses conversations toujours détendues, agréables et joyeuses avec ses soeurs, certaines de ses cousines et quelques autres membres de notre famille. Mes flash-back sont les mêmes : ils mettent en exergue des moments délicieux que je visualise toujours avec émerveillement tout en sachant qu’ils sont révolus, impossibles à reconduire, à revivre. Est-ce excessif de réduire ainsi à néant les perspectives ? Non, puisque le constat est palpable, évident, indiscutable.
Et il l’est non seulement dans la proximité immédiate mais également dans la société.
Je mentirais si j’édulcorais la réalité à travers des propos fictifs et illusoires. Comment l’expliquer ?
Y a- t-il un rapport avec l’histoire ?
Oui, avec l’histoire appréhendée dans toutes ses dimensions (individuelle, familiale, sociale, nationale…)
Et c’est notamment parce que nombre de qualités et de valeurs morales (parmi lesquelles la conscience, le sens des choses et celui des nuances, d’ailleurs souvent évoqués par ma mère) ont cessé d’être ou sont devenues marginales et rarissimes, que le traitement de bien des problématiques connectées à l’histoire avec un grand H est généralement complètement faussé, d’autant que chaque intervenant croit détenir la vérité absolue. C’est aussi ce qui permet de comprendre en partie les tentations communes consuméristes et matérialistes qui n’épargnent presque personne. Que faire ? Raviver le souvenir des séquences heureuses. En écrivant. Car écrire, c’est aussi se souvenir. C’est une quête individuelle de la quintessence. Une quête sélective d’une haute exigence intellectuelle et spirituelle dans un contexte plombé par le bruit et la fureur du monde.
Lamine Bey Chikhi
 
 

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60 ans après l’indépendance…

Posté par imsat le 5 septembre 2023

1- La gouvernance politique
Mohamed Larbi Chikhi dit Babi
La gouvernance politique du pays a été fortement impactée dès les premiers mois de l’indépendance par les tiraillements entre les différents groupes rivaux potentiellement éligibles au pouvoir, mais aussi par le diktat de l’armée des frontières.
Ces faits sont connus de même que les dérives d’un régime qui ambitionnait de répondre aux besoins immenses du peuple alors que les moyens disponibles étaient réduits à la portion congrue, mais qui, dans le même temps, et pour d’étroites considérations politiciennes, allait très vite évoluer vers le culte de la personnalité, l’autoritarisme, la centralisation des décisions et surtout la concentration des pouvoirs entre les mains du Président Ben Bella.
 Le discours politique à la fois populiste et irréaliste finit par montrer ses limites d’autant que le processus d’un règlement de comptes entre diverses personnalités et divers clans dont celui de Boumediene ne faisait plus de doute, favorisant ainsi les signes avant-coureurs du coup d’Etat du 19 juin 1965.
Il ne paraît pas nécessaire de s’appesantir sur ces séquences qui sont de notoriété publique.
En revanche, ce qu’il est intéressant de relever, avec le recul, c’est la dimension historique du système politique, autrement dit les bases fondamentales ou les constantes d’un pouvoir dont la nature n’a guère varié depuis 1962 malgré des toilettages purement formels.
Chacun des présidents qui se sont succédé a souhaité avoir et a obtenu sa constitution, mais les caractéristiques cardinales du système sont restées en l’état, à savoir centralisation du pouvoir, prééminence de l’armée dans la prise des décisions stratégiques, autoritarisme, cooptation et clientélisme dans la nomination aux postes supérieurs, « équilibrisme » régional dans la distribution de ces postes…
La gouvernance politique est aussi intimement liée à la question de la légitimité.
Son fondement a longtemps été connecté à la légitimité révolutionnaire qui est en même temps adossée à une certaine vision de l’histoire.
De ce point de vue, il y a un continuité que les tenants du pouvoir ne se sont jamais privés d’invoquer notamment à la faveur de nombre d’événements commémoratifs.
On a  bien tenté l’ouverture démocratique après octobre 1988 via les élections communales de 1989 remportées massivement par le FIS, et on s’en est servi justement pour conférer une façade constitutionnelle et libérale à la politique du pouvoir.
Vinrent ensuite les législatives de 1992 dont le premier tour fut remporté par le FIS, puis l’interruption du processus électoral prélude à une décennie noire meurtrière (200 mille morts) et socio économiquement destructrice.
Chat échaudé craint l’eau froide.
Il n’est plus question de démocratie d’autant que l’Etat-nation a failli disparaître durant la décennie noire si l’armée n’était pas intervenue pour stopper les ambitions des islamistes.
Aujourd’hui, nous retrouvons des variantes du discours renvoyant à la légitimité historique, discours que l’on convoque lorsqu’il s’agit par exemple des questions mémorielles, du rapport à la France, de l’écriture de l’histoire, etc.
Ce rapport à l’histoire reste problématique et marque d’une certaine façon la difficulté à en faire une approche dynamique précisément et au moins dans son écriture.
 Il y a une redondance dans les revendications et quelques incohérences dans leur formulation, ce qui n’est pas sans conséquence sur notre relation avec la France où des courants politiques (droite et extrême droite) évoquent une rente mémorielle qui serait exploitée par les dirigeants algériens.
Macron lui-même s’était interrogé sur cet aspect et sur l’existence d’une nation algérienne avant 1830…
ML. Chikhi

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