I comme Italia -1-
Posté par imsat le 31 décembre 2023
« Le charme : cette part de romanesque qu’une personne propage autour d’elle et qui la rend à nulle autre pareille. »
(Pascal Bruckner)
Esquisser les éléments de ce qui pourrait constituer un récit dont le personnage central, une charmante italienne, aime le cinéma, la littérature, les photos black & white, les artistes, Romy Schneider, Anna Karina, Monica Vitti, Antonioni, Pasolini, Catherine Deneuve…L’idée me plaît.
Les lignes saillantes de l’histoire sont dans ma tête. Ce n’est pas linéaire. J’aimerais écrire à la première personne. Ce n’est pas une fiction. Oui, j’ai très envie de dire ce que cela m’inspire. Je m’étais d’ailleurs promis de le faire.
J’insiste sur le caractère non linéaire de la démarche. Il s’agit d’évoquer une inspiratrice tantôt directement, tantôt par le biais d’un dialogue avec mon double.
Le narrateur, c’est moi, c’est lui. Et les deux sont souvent tentés de brouiller les pistes parce que cela les amuse mais aussi pour prendre le temps de dire les choses, pour ne rien précipiter. Peut-être également pour ne pas répondre à des questions concrètes, et finalement pour rester dans une approche nuancée, abstraite et constamment adossée à des comparaisons avec des périodes dont on dit qu’elles sont révolues. Ce qui fonde mon envie d’écriture est intimement lié au passé. Mon égérie « I comme Italia » en fait partie de bien des façons.
C’est ce que j’ai dit à mon interlocuteur avant d’évoquer Modiano, Proust, Kateb Yacine…
Faut-il commencer par le commencement ?
Et d’abord, y-a- t-il une chronologie dans ce que je souhaite relater ?
Je me souviens d’un certain nombre de choses, de photos, de commentaires, de citations d’auteurs, d’impressions de toutes sortes.
Je me suis très vite habitué à me focaliser sur la substantifique moelle, la quintessence de ce qu’elle écrivait, de ce qu’elle ressentait.
C’est cela que j’aimerais restituer.
Par moments, je me disais qu’il ne fallait pas que j’oublie de noter tel ou tel point la concernant et qui renvoie à telle ou telle publication de sa part.
En fait, je ne notais rien, je comptais sur ma mémoire pour consigner par écrit ce que dont j’aurais envie le moment venu.
En vérité, tout se passait dans la tête. Je me suis inventé un interlocuteur, un alter ego avec qui je dialoguais sur des thématiques liées au cinéma et à la littérature. Il avait ses idées, j’avais les miennes, il était attentif à mes propos et il ne m’a jamais reproché d’apprécier nombre de choses de la vie sous le prisme de « I comme Italia »…
« I comme Italia », c’est une formidable, une inépuisable source d’inspiration.
Ce sentiment n’est pas né ex nihilo. Il s’est développé graduellement, au fur et à mesure de ce qu’elle donnait à voir, à lire, à écouter quasi quotidiennement.
Il y a dans ce que je dis de l’objectivité et de la subjectivité.
Lorsque j’en parle ainsi à mon interlocuteur, il me trouve laborieux. C’est un constat récurrent de sa part. Un jour, je lui ai dit que c’était ma façon de prendre le temps de décrire les multiples facettes d’une situation, d’un contexte relationnel, d’un feeling.
Et puis, il y a ce que l’on dit et ce que l’on écrit. Et ce distinguo me renvoie à Patrick Modiano, à ce qu’il a déclaré à ce sujet, autrement dit à la nécessité de trouver le mot juste, la phrase appropriée pour exprimer une idée…
Je pourrais naturellement me contenter de dire deux ou trois mots et ne plus en parler.
Je l’ai bien suggéré à mon double mais il m’a fait comprendre que ce n’était pas du tout ce qu’il souhaitait…
A vrai dire, il se montrait de plus en plus intéressé par ma démarche même si par moments cela lui paraissait connecté davantage à mon imaginaire qu’à la réalité.
Comme moi, il aimait le cinéma et la littérature, particulièrement l’adaptation cinématographique de certaines oeuvres littéraires.
Au début, nos conversations portaient sur cette corrélation magique.
C’est d’ailleurs dans cette optique que j’ai songé à un scénario de film dont le personnage central serait interprété par quelqu’un qui ressemblerait à « I comme Italia » …
Lamine Bey Chikhi
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