I comme Italia -15 -

Posté par imsat le 11 avril 2024

« Pour être heureux, il faut essayer de vivre chaque minute au charme que nous lui trouverons lorsqu’elle ne sera plus qu’un souvenir. » (Henri Troyat)
Ses centres d’intéret ne se limitent pas au cinéma et à la littérature, elle aime plein d’autres choses et elle les évoque toujours agréablement. Il lui arrive aussi de partager à sa façon certaines de mes réflexions sur l’Algérie. j’en suis toujours ravi. Cela paraît banal mais pour moi, ça ne l’est pas. C’est aussi cela son ouverture d’esprit, son universalisme. Alors, est-ce que je le souligne parce que c’est le contexte qui le requiert en vertu d’une sorte de pacte implicite de courtoisie, de convivialité ? Ou bien parce que tout simplement, ça me plaît ? Il y a un peu de tout dans mon appréciation. Et puis, c’est agréable parce que je sais qu’elle est très sollicitée et courtisée au quotidien. Je veux dire qu’elle prend le temps de diversifier ses réactions, ses remerciements et salutations. Il y a autre chose qui me plaît encore plus: c’est sa façon toujours judicieuse, suggestive et percutante de choisir, de rapporter les citations d’auteur. C’est d’ailleurs pourquoi j’ai déjà parlé non pas d’un langage codé à cet égard mais d’une conversation quasi directe et subtile qui permet de dire des choses toujours adaptées aux circonstances. Mon inclination au cartésianisme me conduit à relativiser mes impressions, à ne pas rester tributaire de ma subjectivité et à admettre que cela puisse s’adresser aussi à une multitude…
J’essaie de gérer des sentiments contradictoires. J’en suis conscient. Et c’est pourquoi, je suis constamment en train de faire la part des choses, entre l’idéalisation, la raison, la pondération, le relatif et l’absolu…
Au fond,  l’harmonie intellectuelle se fait autour des citations, de leur portée, de leur qualité littéraire, de leur puissance évocatrice. Celles auxquelles je songe, je les ressens, je les vis, je m’en imprégne corps et âme. Ce que dit Henry Troyat du charme de la métamorphose de l’instant présent en souvenir est fabuleux. Il y a là une interaction tres proustienne, et c’est aussi ce que je pense de mes convergences avec I comme Italia.
Ce constat n’est pas établi ex nihilo, c’est le résultat d’une série de questionnements sur ce qui distingue les écrivains à partir de leurs citations les plus remarquables. Je me souviens d’une époque où l’on citait un auteur un peu pour étayer une appréciation, une opinion sur tel ou tel sujet, mais aussi pour frimer, pour épater.
Avec le temps, je me suis rendu compte que le fait de rapporter un aphorisme pouvait transcender sa portée originelle, celle qui venait expliquer, conforter un propos.
Ressentir, vivre une citation ce n’est pas seulement être en phase sémantiquement avec son articulation, c’est prendre quasi immédiatement conscience de l’osmose qu’elle déclenche au triple plan intellectuel, culturel et littéraire. C’est s’étonner de sa magie, de son « opérationnalité » concrète, sentimentale.
C’est tout cela que j’ai redécouvert et réactualisé en échangeant avec I comme Italia. Et grâce à elle, à ses intuitions, à son intelligence, je perçois plus globalement, par exemple, la dynamique qui relie la littérature au cinéma ou à la photographie. Ce n’est pas quelque chose de courant. C’est même plutôt rare voire rarissime.
Le philosophe Michel Serres évoque joliment ce type de rencontre en le connectant à la culture, à la civilisation. Il considère que c’est miraculeux. Je suis totalement de son avis.
Lamine Bey Chikhi

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