Posté par imsat le 25 mai 2024
« Au cas où vous ne le sauriez pas, c’est de cela qu’est faite la vie, seulement de moments ; ne laissez pas le présent vous échapper. » (Jorge Luis Borges)
J’ai cité Borges dans notre échange du 22 mai dernier dans le sillage du joli florilège de citations du même auteur qu’elle venait de poster accompagnées de photos de diverses actrices de cinéma. (Catherine Deneuve, Françoise Dorleac, Stefania Sandrelli, Sophia Loren….)
Nous avons mené notre conversation presque au pas de charge, sans temps mort, et comme d’habitude avec, à l’appui, citations et arguments ou précisions appropriés.
C’était à la fois dynamique, agréable, palpitant, réjouissant…
Ce que je trouve formidable, c’est l’interactivité qu’elle sait susciter entre cinéma, photographie et littérature. Il ne s’agit pas pour elle de seulement rapporter des photos de stars et des citations d’auteurs mais bien de faire en sorte que l’on puisse apprécier, se questionner, réfléchir, se souvenir, apprendre, se cultiver, comparer, s’étonner, admirer, imaginer…
C’est beau, c’est instructif et cela permet aussi de redécouvrir des scènes de films, des extraits de romans, des visages d’artistes d’autrefois.
C’est en tout cas la synthèse de ce que je perçois avec un certain recul. Et je le dis pour bien dissocier entre ce qui pourrait paraître comme une sorte de routine dans le fait de rapporter tout ce qui a trait à l’art en général, d’une part, et la réflexion analytique que chacun serait tenté de faire, d’autre part.
Le profit est au moins double: esthétique et intellectuel.
Je crois qu’elle serait d’accord avec moi, même si elle venait à formuler son point de vue autrement si je lui posais la question.
Et ce qu’il y a aussi de remarquable, c’est la continuité dans laquelle elle inscrit ses interventions. Je m’en suis rendu compte au fur et à mesure des échanges que j’ai pu avoir avec elle et des citations que nous avons partagées et commentées.
Il y a également dans ce qu’elle nous propose une grande et magnifique diversité : beauté, fantaisie, nostalgie, séduction, glamour, rêve, sensualité, mode, charme…c’est tout cela et bien plus qu’elle nous offre quasi quotidiennement.
Avec elle, on joint l’utile à l’agréable. En tout cas, pour ma part, c’est ce que je pense profondément et systématiquement.
Oui, comme Borges, je pense que la vie est faite seulement de moments. Mes échanges avec I comme Italia font bel et bien partie de ces moments précieux. Je les vis comme tels.
Naturellement, tout est subjectif dans mon propos. De même que dans ce que je ressens. Mais la subjectivité, c’est la vérité. J’ignore ce qu’elle en pense. Peut-être, transcende t-elle tout cela avec fair play, une certaine distance, en souriant. Le seul élément objectif, c’est mon souci, mon souhait de mener à bien le récit que je lui consacre avec un plaisir sans cesse renouvelé. En fin de compte, subjectivité et objectivité sont intimement liées car sans I comme Italia, sans ce qu’elle m’inspire à différents points de vue, je ne me serais évidemment pas engagé dans cette démarche.
Lamine Bey Chikhi
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Posté par imsat le 14 mai 2024
« Pour Albert Camus, à Lourmarin, la mer était derrière les montagnes et, derrière la mer, il y avait l’Algérie. » (Catherine Camus)
Oui, mon alter ego a peut-être raison. Je crois que je tourne en rond. Il faut absolument que je sorte de l’enlisement. Est-ce que je le souhaite vraiment ? Et d’abord, s’agit-il d’un enlisement ? En vérité, je sais comment sortir des sentiers battus, surprendre et me surprendre. Et pour ce faire, tout ou presque est dans ma tête.
Théoriquement, c’est simple. Pourtant, ce n’est pas cela qui pourrait m’inspirer. Mais alors, pourrais-je innover en continuant à camper sur mes positions. Quelles positions ? Au fond, il est question de rester sur la même trajectoire en exprimant non pas ce que je ressens avec exactitude mais en réagissant à brûle-pourpoint, approximativement par rapport à des situations qui évoluent en dents de scie. Voilà pourquoi, dès le début, j’avais indiqué que je n’étais pas dans la linéarité, les choses organisées, arrangées, planifiées, cohérentes.
Aujourd’hui, par exemple, j’ai envie de dire qu’elle a toujours été prodigieusement épatante.
L’autre jour, elle a posté une photo montrant Anna Karina avec Marcello Mastroianni en marge du tournage de l’Etranger de Luchino Visconti, accompagnée de l’évocation précitée de Catherine Camus, la fille d’Albert Camus.
Je lui ai fait part de ma surprise et de mon énorme émotion. Pourquoi j’étais ému ? Parce qu’elle est restée silencieuse durant trois ou quatre jours, et sa réapparition que j’avais espérée et attendue, était réconfortante et agréable. J’étais aussi ému parce que la citation évoque Camus, l’Algérie, l’Etranger.
J’ai beaucoup aimé ce rapport à l’Algérie qu’elle a bien voulu rappeler. Au reste, ce n’était pas la première fois de sa part. Elle n’est pas polarisée sur elle même ni sur ses principaux centres d’intérêt. Elle sait aussi partager des émotions, des points de vue sur toutes sortes de sujets, y compris politiques. J’ai l’impression de l’avoir dit à plusieurs reprises. C’est une muse fascinante à plus d’un titre. Je suis toujours tenté de me servir de ce qu’elle écrit pour dire non pas seulement ce que j’en pense mais pour avancer dans mon récit. Et puisque mon alter ego trouve que ma réflexion stagne, je suis convaincu qu’il commencera à penser le contraire le jour où je lui dirai clairement que je n’ai jamais connu un être aussi totalement séduisant et éblouissant que I comme Italia. Je parle d’une séduction intellectuelle, culturelle et physique.
Tout est extrêmement attirant en elle. Même les mots ordinaires qu’elle utilise parfois pour réagir à une citation, à une appréciation ont une sonorité agréable, une dimension particulière. Une fois, je l’ai complimentée, elle m’a juste dit : « vraiment ? » Et cette réponse, je l’ai trouvée délicieuse, je ne l’ai pas seulement lue, je l’ai entendue dans le sillage d’une conversation imaginaire entre nous, quelque part, dans un endroit agréable.
Un endroit agréable ? Chez Oscar, mon pâtissier préféré, j’ai croisé une femme dont le charme m’a fait songer à I comme Italia, telle que je l’imagine. Je l’ai regardée, elle m’a regardé; je l’ai regardée, elle m’a regardé; nous nous sommes observés comme ça trois ou quatre fois, un quart d’heure durant, en attendant d’être servis.
J’ai d’abord pensé que c’était une espagnole travaillant à l’Institut culturel espagnol situé à cent mètres de là, ensuite je me suis dit : « c’est une italienne, elle ressemble à I comme Italia, élancée, bien dans sa peau, attirante, délicate, un peu brune, les yeux clairs… » Finalement, ce n’était ni une espagnole ni une italienne mais une algérienne, une belle algérienne, je l’ai entendue passer commande en arabe. Elle semblait bien connaître les serveurs de chez Oscar.
Il y a presque toujours comme une volonté, un souhait récurrent de ma part de voir I comme Italia partout où je me trouve, au gré de mes flâneries.
J’aime ses « interférences », enfin celles que je lui attribue, c’est une autre façon de maintenir toujours ouvert notre dialogue. Elle est donc omniprésente. Et dans les situations chaotiques comme il en existe un peu partout dans le monde, elle est toujours là pour calmer les choses, susciter quelque espérance, apporter de la sérénité, de la beauté, de la joie, de la poésie…
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